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Sarah Harrison, la journaliste qui voulait aider les lanceurs d’alerte

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Personnage clé dans l’affaire Edward Snowden, Sarah Harrison n’a pas fait les gros titres de la presse. Depuis Hong Kong, cette brillante journaliste trentenaire a pourtant travaillé d’arrache-pied avec les membres de Wikileaks afin d’obtenir des offres d’asile pour l’ancien analyste de la NSA.

Le combat continue

En route vers l’Amérique latine avec le fugitif le plus recherché au monde, elle est restée bloquée pendant 39 jours dans la zone de transit de l’aéroport international Cheremetievo de Moscou, en juillet dernier. C’est également elle qui l’a aidé dans sa demande légale du droit d’asile auprès de 21 pays. Grâce à son acharnement, le lanceur d’alerte, accusé d’espionnage, de vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux par les Etats-Unis, a pu obtenir l’asile provisoire en Russie : il est désormais en sécurité jusqu’au renouvellement de son visa, dans neuf mois.

Mais pour Sarah Harrison, cette petite victoire n’est rien en comparaison du travail qu’il reste à accomplir : « La bataille dans laquelle Snowden s’est engagé contre la surveillance gouvernementale et pour la transparence des gouvernements est une bataille que Wikileaks et de nombreux autres ont menée et continueront à mener » estime-t-elle.

Contrainte à l’exil

Depuis le 2 novembre, la journaliste d’investigation est réfugiée à Berlin, où elle a rejoint un groupe de journalistes et d’activistes –  dont Laura Poitras et Jacob Applebaum – qui se penche sur les pratiques de surveillance de la NSA. « Les batailles menées par Wikileaks sont nombreuses : nous nous battons contre le pouvoir qui ne rend pas de comptes et contre les secrets gouvernementaux, nous publions des analyses et des documents pour tous ceux concernés, pour fournir au public de façon permanente l’histoire qui est la leur » a-t-elle détaillé dans un long communiqué publié le 6 novembre, quelques jours après son arrivée dans la capitale allemande, sur le site de Wikileaks.

Après avoir étudié la littérature anglaise à l’Université Queen Mary de Londres, Sarah Harrison est passée sur les bancs de la prestigieuse The Centre for Investigative Journalism (CIJ). Elle aimerait pouvoir retourner au Royaume-Uni, son pays natal, mais ses avocats l’ont mise en garde : s’il elle y retourne, elle risque de se faire arrêter.

Transparence et vérité

Bras droit de Julian Assange, Sarah Harrison est aujourd’hui devenue une figure de proue de l’association à but non lucratif Wikileaks. La jeune femme se dit « solidaire de tous ceux qui sont intimidés ou persécutés » pour avoir fait exploser la vérité : « en ces temps de secrets et d’abus de pouvoir, il n’y a qu’une solution : la transparence. Si nos gouvernements sont à ce point compromis qu’ils nous cachent la vérité, alors nous avons le devoir de nous en emparer » ajoute-t-elle.

Aux côtés des lanceurs d’alerte

Convaincue que le « courage est contagieux », Sarah Harrison est bien décidée à continuer à se battre pour les lanceurs d’alerte: «  lorsqu’ils sont bâillonnés nous devons être leur voix. Lorsqu’ils sont pourchassés, nous devons être leur bouclier. Lorsqu’ils sont emprisonnés, nous devons les libérer » clame-t-elle haut et fort. Et de conclure : «  Nous faire don de la vérité n’est pas un crime. Il s’agit de nos données, de notre information, de notre histoire. Nous devons nous battre pour la posséder ».

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