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Tôt ce jeudi 27 février, plusieurs dizaines d’hommes armés ont pris le contrôle du parlement régional de Crimée, péninsule autonome russophone du sud de l’Ukraine. Les protestataires ont levé un drapeau russe sur le toit du bâtiment. La veille, de brefs affrontements ont opposé des manifestants pro-russes et des partisans des nouvelles autorités ukrainiennes à Simféropol, la capitale, alors que le chef du parlement local excluait tout débat sur une éventuelle sécession.
Le ministre de l’Intérieur par intérim ukrainien, Arsen Avakov, a fait savoir que les forces spéciales de la police à Simféropol ont été mises en état d’alerte. De son côté, le président ukrainien par intérim, Oleksander Toutchinov, a averti que tout mouvement des troupes russes hors de sa flotte de la mer Noire serait considéré comme un acte d’agression par l’Ukraine.
La Russie a décidé de renforcer la protection de sa flotte basée en Crimée, a-t-on appris mercredi. «Nous étudions attentivement ce qui se passe en Crimée et autour de la flotte de la mer Noire», a déclaré le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. «Nous prenons des mesures pour garantir la sécurité de nos installations, nos infrastructures et notre arsenal sur la mer Noire», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails sur ces mesures.
Vladimir Poutine a par ailleurs ordonné une inspection surprise des troupes des districts militaires de l’ouest, non loin de l’Ukraine, et du centre, pour vérifier leur aptitude au combat, a indiqué Sergueï Choïgou.
Pour l’heure, le président russe ne s’est pas exprimé publiquement sur l’arrivée d’un nouveau pouvoir à Kiev. Son Premier ministre Dmitri Medvedev a tout de même jugé lundi que c’était «une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d’une révolte». «Il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement».