Site icon La Revue Internationale

Euroscepticisme, extrême-droite: les tendances qui peuvent faire basculer le Parlement européen

[image:1,l]

La carte présentée ci-dessus confronte deux tendances cruciales en vue des prochaines élections du Parlement européen : l’euroscepticisme et la montée de l’extrême-droite dans les États membres.

Pour la première, les chiffres utilisés sont tirés de l’Eurobaromètre de juillet 2013, comparé à celui de 2008. Ils correspondent en réalité au sentiment de défiance envers l’Union européenne et ses institutions… Deux phénomènes ressortent clairement de cette carte. Tout d’abord, les pays où cette défiance est la plus forte sont ceux qui ont été touchés le plus durement par la crise de 2008 (Grèce, Espagne, Chypre…). La progression de ce sentiment depuis 2008 correspond d’ailleurs globalement à cette tendance. Néanmoins, certaines exceptions sont notables. Le cas du Royaume-Uni est paradoxal : le taux de défiance y est très élevé, mais la progression y est assez faible. Elle montre que l’euroscepticisme peut être conjoncturel (Grèce, Espagne) ou, en l’occurrence en Angleterre, historique et structurel.

La deuxième tendance mise en valeur sur la carte est la poussée du vote d’extrême-droite dans les pays membres de l’UE. Les données sont issues du score de ces partis aux dernières élections législatives de chacun des États membres. Là encore apparait un paradoxe : la forte montée de l’extrême-droite n’épouse pas forcément celle de l’euroscepticisme. L’explication est double. La défiance anti-européenne n’était pas, jusqu’à récemment, l’apanage de l’extrême-droite. Néanmoins, la montée de celle-ci montre qu’elle se l’approprie petit à petit. La seconde raison tient aux disparités de l’extrême-droite dans l’Union européenne. L’UKIP britannique n’a pas grand-chose à voir avec l’Aube dorée grecque, ou encore le Jobbik hongrois. Ce dernier (seul parti hongrois pris en compte dans cette carte) est ainsi la principale force d’opposition au gouvernement de Viktor Orban…déjà très à droite !

Sources:Eurobaromètre, Le Figaro, Les Échos, Le Parisien, Chôros, Laboratoire de l’École polytechnique fédérale de Lausanne

Quitter la version mobile