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Un accord et l’arrêt des violences, mais le spectre yougoslave plane toujours sur l’Ukraine…

L’heure est à la réjouissance. En Ukraine, on peut désormais espérer un arrêt des violences.

Vendredi 21 février, le président Viktor Ianoukovitch et les responsables de l’opposition ont signé l’accord négocié avec les médiateurs européens. Enfin !

Six clauses pour une sortie de crise

L’accord signé prévoyait l’adoption, sous 48 heures, d’une loi spéciale restaurant la Constitution de 2004. C’est fait puisque les parlementaires ukrainiens ont, immédiatement, voté à une large majorité un texte qui, de fait, réduit les pouvoirs du président.

La prochaine étape sera la constitution d’un gouvernement d’union nationale d’ici à 10 jours. Il se mettra au travail et aura, notamment, pour mission de veiller au respect des quatre autres clauses.

Une réforme constitutionnelle sera entreprise immédiatement et terminée en septembre. Elle aura pour objectif d’équilibrer les pouvoirs entre le président, le gouvernement et le Parlement. Puis, une nouvelle élection présidentielle sera organisée après l’adoption de la nouvelle Constitution, au plus tard en décembre 2014.

D’ici là, enfin, les autorités ne pourront pas déclarer l’état d’urgence et une enquête sera menée, sous l’égide du Conseil de l’Europe sur les récents actes de violence.

Une très grande vigilance

La mise en œuvre de cet accord impose désormais la plus grande vigilance car les difficultés politiques et économiques de l’Ukraine restent entières. La crise que traverse ce pays n’a que trop duré, bien avant l’explosion de violences de la semaine écoulée et il est temps d’y apporter des solutions durables.

Pour cela, il faudra d’abord que les prochaines élections ne soient entachées de la moindre irrégularité, car la seule suspicion serait à même de réveiller les antagonismes  et de plonger à nouveau l’Ukraine dans la violence.

Un partenariat pour la paix

Sans attendre, il conviendrait aussi que l’Union européenne, la Russie et le FMI établissent un partenariat pour sortir l’Ukraine du marasme dans lequel elle est plongée. Plus que tout, ce sont les difficultés économiques qui fragilisent ce pays.

L’intervention de dernière minute des ministres des affaires étrangères allemand, polonais et russe ne saurait faire oublier l’absence de réaction, le manque d’initiatives de la diplomatie européenne.

Parenthèse – Où est Bruxelles ? Qu’ont fait monsieur Barroso et la baronne Ashton ? La crise ukrainienne a sonné le glas de leurs moindres ambitions de reconduction au-delà des prochaines élections européennes.

Vous avez aimé l’ex-Yougoslavie…

Vous adoreriez l’Ukraine !

Quel bain de sang ! Ce que ces derniers jours ont montré – ou plutôt rappelé -, c’est bien la violence des antagonismes en Ukraine. Ce n’est pas nouveau et l’histoire moderne s’est souvent jouée sur les bords de la mer Noire…

Ceux qui ont cru bon d’évoquer une éventuelle scission de l’Ukraine ont parlé bien vite. Ceux qui ont appelé à une « intervention » européenne, tout autant. En Ukraine, c’est sans doute la paix du monde qui s’est jouée et se jouera.

Russes et Occidentaux – Européens en tête – n’ont d’autres choix que d’être partenaires dans cette affaire, car toute autre posture conduirait à prendre le risque d’un affrontement direct aux conséquences les plus incertaines.

Oui, malgré tout, il va falloir parler avec Vladimir Poutine. Ne nous en déplaise, n’en déplaise à monsieur Bernard-Henri Lévy.

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