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Algérie: l’ex-président Zeroual tacle Bouteflika, le web s’amuse

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La possibilité d’un quatrième mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika a décidément du mal à passer en Algérie. Son prédécesseur lui-même, Liamine Zeroual, seul ancien président algérien encore en vie, est revenu cette semaine dans le champ politique qu’il avait quitté en 1999 après cinq ans au pouvoir, pour mettre les points sur les « i ».

L’alternance pour un « renouveau algérien »

Dans un long communiqué publié dans les médias algériens, M. Zeroual explique que l’élection présidentielle du 17 avril doit être une étape de transition pour aller vers « un renouveau algérien ». « Il est temps d’offrir à l’Algérie la République qu’elle est en droit d’exiger de son peuple et de son élite éclairée », écrit-il, rappelant qu’« indépendamment de ce qui va résulter du scrutin du 17 avril prochain, il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable ».

Une transition politique qui ne peut, selon lui, passer que par l’alternance. Après plus de quatorze ans de « règne » de Bouteflika, l’ancien président, qui avait lui-même instauré le principe d’alternance limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, critique la révision de la Constitution qui empêche cette limitation. Il rappelle à ce titre que « l’alternance au pouvoir a pour vocation de consolider la solidarité intergénérationnelle, de conforter la cohésion nationale et d’instituer les bases structurantes d’une stabilité durable ».

La mobilisation anti-Bouteflika continue

L’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat fait en effet polémique en Algérie. D’importantes manifestations ont eu lieu depuis le mois de février dans tout le pays pour dénoncer cette nouvelle candidature, et un mouvement citoyen est même né de cette contestation. « Barakat ! » – qui signifie « ça suffit ! » appelle à la mobilisation contre « la mauvaise gestion du pays, la corruption et le détournement de deniers publics », confiait un des membres du mouvement à JOL Press.

Critiqué pour sa gestion du pays, le président Abdelaziz Bouteflika suscite également l’interrogation des Algériens et des observateurs internationaux sur ses réelles capacités physiques à gouverner cinq ans de plus. Hospitalisé à plusieurs reprises, le président algérien n’a fait que de rares apparitions sur la scène publique ces derniers mois, la plupart du temps assis dans un fauteuil, ne bougeant quasiment pas.

Une charge autant morale que physique

Lors d’une interview diffusée cette semaine sur le plateau de Dzair TV, Abdelaziz Belkhadem, qui vient d’être nommé ministre d’État, représentant spécial du président de la République, a notamment indiqué que le chef de l’État ne pouvait pas faire usage de ses jambes, rapporte le quotidien algérien El Watan. « Ses muscles ont été atteints. Il poursuit toujours une rééducation fonctionnelle pour retrouver ses fonctions. Mais cela ne veut pas dire qu’il a perdu ses facultés d’analyse », a-t-il déclaré.

« L’élection présidentielle a toujours constitué un moment fort dans la vie de la nation et un événement majeur pour le devenir national », indique M. Zeroual dans sa tribune. « C’est là un insigne honneur pour le prétendant à la magistrature suprême, mais également une lourde et délicate charge, autant morale que physique », ajoute-t-il, faisant implicitement référence à la condition physique du président.

Sur les réseaux sociaux, les internautes algériens ne manquent également pas de souligner, souvent avec sarcasme, cette incompatibilité physique du président avec la charge politique qui lui incombe : 

D’autres images et caricatures continuent d’affluer sur les réseaux sociaux. Le site Tout sur l’Algérie en a répertorié plusieurs : 

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