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Barakat: «Il faut composer avec les citoyens algériens»

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JOL Press : Quel est l’objectif de la marche du 15 mars ?
 

Sidali Kouidri Filali : La marche du 15 mars s’inscrit dans la continuité de nos rassemblements dans la rue, qui sont une partie de notre action et de notre méthode pour que nous puissions soulever nos voix, se face à un système qui refuse toute forme de dialogue. Nous sommes dans l’obligation de sortir dans la rue pour dire que nous existons et qu’il faudrait composer à l’avenir avec les citoyens algériens. C’est une manifestation pour exiger nos droits à la citoyenneté et à la pratique politique, puisque le pouvoir est aphone et il est méprisant envers son peuple.

JOL Press : Que dénoncent les membres du mouvement Barakat ?
 

Sidali Kouidri Filali :  Le mouvement BARAKAT dénonce une amère réalité, qui se conjugue essentiellement en la reconduction pour un quatrième mandat d’un président malade, qui est le symbole d’un système gouvernant qui tient le pays en otage depuis cinquante ans.  Nous ne nous opposons pas seulement à un quatrième mandat de Bouteflika, mais à tous ce qui fait perdurer le régime, à savoir un système tentaculaire avec ses différent centres de décision, comme la police politique – à ne pas confondre avec les services de renseignements -, la mafia politico-financière et la mafia née sous l’ère bouteflika. Notre texte fondateur y répond clairement. Beaucoup de nos détracteurs veulent nous confiner au 4ème mandat, tandis que Barakat s’inscrit à long terme. Le 4ème mandat n’est que la partie apparente de l’iceberg.

JOL Press : Quelles sont les propositions concrètes de Barakat ?
 

Sidali Kouidri Filali : BARAKAT se propose d’être un cadre fédérateur et rassembleur de tous ceux qui peuvent apporter une solution et une sortie de crise. Nous proposons entre autres un rapprochement entre toutes les forces de proposition et les forces politiques du pays, afin de voir émerger une alternative crédible, sereine et salutaire. Nous demandons dans le même sillage une période de transition gérée par les forces démocratiques intègres, patriotes et nationalistes, seules capables de faire sortir l’Algérie de la cris. Nous voulons éviter les erreurs du passé, comme proposer des alternatives conçues dans des cercles fermées et sans ouverture d’esprit. La solution doit venir de l’ensemble des citoyens algériens. C’est notre objectif. L’Algérie appartient à tous les citoyens. La solution devrait naître de toutes les énergies.  Nous proposons à cet effet juste un cadre fédérateur et une partie de la solution,sans faire de la politique ou de la décision à la place des Algériens.

JOL Press : Vous insistez sur le caractère pacifique des manifestations : y-a-t-il eu des débordements lors des rassemblements ?
 

Sidali Kouidri Filali : Non, pas depuis que nous organisons les sit-in. Mais, grâce à l’expérience de nos aînés et la notre, nous savons que le système peut recourir à des méthodes non conventionnelles pour faire avorter nos rassemblements, en procédant à l’infiltration des actions viades casseurs et des gens spécialisés. Leur but est de faire déraper les manifestations et les décrédibiliser.  Ces « délinquants de service » viendraient juste pour casser et user de violence, tout ceci pour nous présenter comme responsables des débordements et nous accuser de perturbateurs. C’est une technique connue. Nous nous protégerons de ces dérapages. Nous savons impertinemment que cela va être le cas. Nous ne cessons de proclamer haut et fort notre pacifisme et nous refusons toute forme de violence et nous ne tolérons aucune forme d’elle.

JOL Press : Etes-vous victimes de la répression policière ?
 

Sidali Kouidri Filali : Les policiers nous embarquent. Nos manifestants pacifiques sont dispersés. Mais pour l’instant, nous ne subissons rien de particulièrement ciblé ou grave, et aucune bavure à signaler, du moins pour le moment. Vous savez, la police est une partie du peuple. Ce sont des citoyens qui souffrent comme nous et qui sont appelés à faire des choses par obligation et par contraintes.  Ils veulent être avec nous pour manifester pour leur dignité aussi. Mais pour le moment, ce n’est pas possible.

JOL Press : L’objectif de Barakat est-il de devenir la principale force d’opposition à quelques semaines des élections ?
 

Sidali Kouidri Filali   Notre objectif est surtout de sauver ce pays des griffes de cette mafia qui ne tient plus compte des Algériens dans leurs décisions. J’ajouterai que nouss ne sommes pas un parti politique. Nous sommes un mouvement citoyen pacifique, nationaliste et patriote, et nous refusons toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Nous sommes pour une Algérie une et indivisible, et pour une Algérie qui respecte la diversité culturelle et linguistique de notre nation. La seule prétention que nous avons, est celle de participer à la solution. Mais nous ne sommes pas les seuls sur le terrain, et heureusement. Nous ne pouvons remplacer les partis politiques qui existent et nous n’avons pas l’intention de le faire. C’est un combat qui concerne tous les Algériens et auquel tous les citoyens sont appelés à prendre part.

 

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