Site icon La Revue Internationale

Barakat: «Le mouvement a fait du chemin depuis sa 1ere manifestation»

barakat.jpgbarakat.jpg
[image:1,l]
JOL Press : A deux semaines des élections, la mobilisation s’intensifie-t-elle ?
 

Sidali Kouidri Filali : Le mouvement a fait du chemin depuis sa première manifestation. Il a su imposer son droit à la manifestation à Alger, et ce malgré les interdictions.  Les sympathisants et militants de Barakat sont de plus en plus nombreux. Le plus important est la dynamique que Barakat a lancée et qui est perceptible chez beaucoup d’Algériens –  même parmi ceux extérieurs au mouvement – mais qui veulent crier leur révolte à leur manière. 

JOL Press : Qu’est-ce que ce mouvement a permis de faire évoluer dans la société algérienne ?
 

Sidali Kouidri Filali : Cela a permis une prise de conscience au sein de la population, et de sortir la société de son immobilisme,  lutter et dire haut et fort ce que l’on pensait tout bas, reprendre nos droits et ne plus nous faire marcher dessus. Aujourd’hui, les étudiants, les chômeurs et divers collectifs et associations prônent le départ de ce système.

JOL Press : Avec près de 30 000 membres sur Facebook et une page Twitter : les réseaux sociaux sont-ils l’outil indispensable pour véhiculer les idées du mouvement Barakat ? Arrivez-vous à mobiliser au-delà- de l’espace virtuel ?  
 

Sidali Kouidri Filali : Les réseaux sociaux sont aujourd’hui incontournables. Ce sont des outils très importants qui nous permettent de communiquer avec les gens, de les mobiliser. Il s’agit de véritables médias alternatifs face à un système qui verrouille et pervertit tous les canaux de communication.

Barakat va diversifier ses actions à travers des sit-in dans la rue et les actions, mais aussi devant les symboles qui représentent ce système, comme la manifestation qui a lieu lundi 24 mars devant la télévision nationale, puis quelques jours plus tard devant l’université centrale d’Alger.

JOL Press : La campagne officielle pour l’élection présidentielle s’est ouverte en Algérie. A l’instar de ce qui est arrivé à Ahmed Rezzak, la censure s’est-elle renforcée en Algérie à quelques semaines du scrutin ?
 

Sidali Kouidri Filali : Oui, c’est classique, cela dure depuis cinquante ans ! Effectivement le militant Ahmed Rezzak, a subit de plein fouet les effets d’une dictature et d’une censure qui ne se cache plus, c’est honteux ! Tout est passé loupe avant les élections. Nous sommes dans  la dernière ligne droite donc le régime renforce sa censure, ses contrôles et sa main mise.

JOL Press: Le mouvement Barakat réunit des étudiants, des journalistes et des intellectuels. Pourquoi n’arrive-t-il pas à réunir les classes populaires ?
 

Sidali Kouidri Filali :  Barakat est un cri du peuple qui remonte à cinquante ans. Un peuple qui avait libéré un pays et qui s’est vu subtilisé sa liberté par ceux qui nous gouvernent toujours aujourd’hui. C’est ce cri qui doit atteindre à nouveau le peuple, et c’est en train de se faire. Le mouvement réunit des gens issus de  toutes les couches sociales : des chômeurs, des journalistes, des paysans, des étudiants.  Tout le monde se reconnait sous ce slogan « Ça suffit ! », illustration de notre indignation et  volonté de changement. 

Quitter la version mobile