Site icon La Revue Internationale

Des Ukrainiennes organisent une grève du sexe contre les Russes

[image:1,l]

« Ne te donne pas aux Russes » : voici le slogan de la campagne qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Cette grève du sexe contre les Russes, lancée par un groupe d’Ukrainiennes, le 19 mars dernier, rassemble plus de 3000 membres sur Facebook. Objectif : dénoncer pacifiquement l’action russe en Crimée.

Punition sexuelle

« Cette initiative a été lancée par un groupe de journalistes ukrainiens et d’activistes qui pensent que les personnes dans le monde ne comprennent pas bien ce que les soldats Russes font vraiment en Crimée »  précise à Vice, Katerina Venzhik, l’un des fondatrices du mouvement.

Plus qu’une simple grève du sexe,  « nous avons choisi la provocation, car cela attire l’attention », a confié Irena Karpa, écrivain, et chanteuse, membre du mouvement.

« Le vrai sens profond est de ne pas renoncer à notre dignité, notre liberté, notre patrie. Cela vise plutôt [Vladimir Poutine] et sa politique, ce n’est pas raciste », a-t-elle encore expliqué, rapporte le Nouvel Observateur.

[image:2,f]

Leur slogan « Ne te donne pas aux Russes »  est extrait d’une phrase du poème « Katerina » écrit par le célèbre poète ukrainien Taras Chevtchenko, dans lequel il raconte l’histoire d’une paysanne charmée par un officier russe. Reniée par sa propre famille, la jeune femme cherche son amant à travers Moscou mais, rejetée, en vient à se donner la mort.

Une méthode ancienne

Ce n’est pas la première fois que des femmes ont recours à cette forme de protestation. Au Liberia, la militante  Leymah Gbowee a par exemple organisé une grève du sexe en 2002 pour ramener la paix dans le pays, et chasser Charles Taylor du pouvoir.

De même en Colombie, où des femmes utilisent cette punition sexuelle pour que les hommes s’activent pour remettre en état l’unique route de 57 kilomètres reliant leur village au reste du pays.

Les Belges ont également déjà eu recours,  en 2011, à ce procédé pour pousser le pays à sortir de l’impasse politique et à trouver un gouvernement – un accord sera finalement trouvé après plus de 500 jours sans gouvernement.

En août 2012, le collectif « Sauvons le Togo » appelait les Togolaises à ne pas faire l’amour pendant une semaine afin de pousser les hommes à s’investir davantage dans le mouvement d’opposition lancé contre le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.

Cette méthode est ancienne et remonte même jusqu’à la Grèce antique avec la pièce d’Aristophane Lisystrata où les femmes menaient des grèves du sexe pour mettre fin à la la guerre entre Sparte et Athènes.

Quitter la version mobile