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Erdogan veut interdire YouTube et Facebook

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Le Parlement turc a adopté, le 5 février, une série d’amendements controversés renforçant le contrôle de l’Etat sur Internet. Et Recep Tayyip Erdogan ne compte pas s’arrêter là. 

«Il y a de nouvelles mesures que nous prendrons dans ce domaine après le 30 mars (…) y compris une fermeture (de YouTube et Facebook)», a déclaré le chef du gouvernement turc, jeudi 6 mars, lors d’une interview à la chaîne privée ATV. Des menaces écartées le lendemain par le président Abdullah Gül : «Une interdiction est hors de question».

Depuis l’inculpation, en décembre, de dizaines de proches du régime, élus, patrons ou hauts fonctionnaires, soupçonnés de corruption, la grogne s’amplifie en Turquie. L’opposition, très présente sur le Web, exige la démission d’Erdogan, au pouvoir depuis 2002. Le Premier ministre sait qu’il a tout à craindre des réseaux sociaux, catalyseurs des manifestations qui ont fait vaciller son règne l’été dernier.

YouTube est tout particulièrement dans le viseur d’Erdogan. Depuis deux semaines, la plateforme héberge des écoutes téléphoniques le mettant directement en cause. Dans ces échanges, dont l’authenticité n’a pas été totalement prouvée, il demande à son fils Bilal de dissimuler d’importantes sommes d’argent. Ces extraits révèlent aussi ses interventions dans les procédures judiciaires ou les médias.

Mercredi 5 mars, le Premier ministre s’était une nouvelle fois indigné d’avoir été espionné, parlant de «montage immoral» et accusant ses rivaux de comploter pour le renverser. Il avait fini par reconnaître l’authenticité de certains enregistrements.

Erdogan a par ailleurs promis de quitter la politique si sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) ne remportait pas les municipales du 30 mars.

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