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«Women on walls»: le graffiti pour faire avancer le droit des Egyptiennes

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En Egypte, le collectif Women On Walls (WOW) utilise le street art pour aborder un sujet tabou dans la société égyptienne : la condition des femmes.

L’idée vient de l’auteure et photojournaliste suédoise Mia Grondahl.  Pendant un an et demi, elle a suivi des artistes- graffeurs égyptiens qui dessinaient l’histoire de la Révolution sur les murs de l’Egypte. De cette expérience, elle a publié le livre Revolution Graffiti puis a décidé de réunir une vingtaine d’artistes pour élaboré le projet Women on Wall. Aujourd’hui, une soixante d’atistes se sont greffés au projet.

« Chacun des artistes apporte sa propre histoire au projet.  Chacun a eu différentes interactions avec la rue, et inversement les rues les ont touché d’une manière très spéciale. Chacun des graffeurs a laissé son empreinte particulière dans les rues et plus largement sur la scène artistique underground » expliquent les organisatrices du projet sur leur page officielle.

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«C’est à la société d’agir»

Interrogée par El Watan, Angie Balata, responsable du mouvement, explique ne pas voir beaucoup de changements pour la place des femmes depuis la révolution, il y a trois ans : « Ce constat dépasse l’Egypte, il vaut pour tout le Monde arabe. Les freins sont encore énormes : la culture, l’éducation, la morale. En Egypte, dans les années 1970, les femmes étaient beaucoup plus libres, elles avaient plus de droits. A cette époque, si un homme harcelait une femme dans la rue, les passants s’arrêtaient et le sermonnaient. Aujourd’hui, c’est plus compliqué. Les harcèlements sexuels augmentent et personne ne s’attaque vraiment au problème ».

Consciente de la difficulté de la tâche, elle ajoute : «  Ce ne sont pas des graffitis qui arrangeront la situation des femmes en Egypte, c’est à la société d’agir au niveau des institutions, des lois, la culture, l’économie, la religion ».

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L’Egypte, mauvais élève pour la condition des femmes

Un sondage de la Fondation Thomas Reuters, publié en novembre dernier, a placé l’Egypte à la première place des pires pays pour les femmes. Selon un rapport des Nations unies réalisé en avril 2013, 99,3 % des femmes et jeunes filles égyptiennes ont été victimes de harcèlement sexuel. Pour alerter les médias et les gouvernements, l’organisation ONU Femmes, a réalisé une campagne publicitaire sous forme de vidéo d’une minute, diffusé sur Youtube au mois de décembre.

On y découvre le quotidien d’une Egyptienne confrontée à la violence verbale et aux agressions physiques : « Vous souciez-vous de votre sécurité tous les matins ? Vous souciez-vous de quel transport en commun choisir et par où passer ? Tous les jours, elle subit l’humiliation, la haine. Elle vit dans la peur et elle est violentée » explique une voix off à la fin de la vidéo.

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