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Des stars chantent pour Bouteflika: le clip qui fait scandale en Algérie

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La vidéo a suscité un tollé sur la toile. Alors que l’annonce de la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika fait l’objet de sévères critiques en Algérie, une soixantaine de stars – chanteurs, comédiens et sportifs – viennent de sortir un clip bien loin de faire l’unanimité.

« Laissez-moi être fier de mon président »

Dans « Notre serment pour l’Algérie » (l’hymne de campagne de Bouteflika), le chanteur Khaled, l’ex-boxeur Farid Khider ou l’humoriste franco-algérien Smaïn chantent ensemble à la gloire du président, au pouvoir depuis près de quinze ans et candidat à sa propre succession pour la quatrième fois.

« Laissez-moi être heureux. Laissez-moi être fier de mon président qui a prêté serment à l’Algérie et qui a tenu la promesse de millions de martyrs », chantent-ils en chœur sur scène, casque audio vissé sur la tête, dans un mélange de raï et de chaabi algérois. Tous ont répondu à l’idée de Djaafar Kacem, réalisateur de Nass Mlah City, qui a voulu produire un « We are the world version algérienne », note le quotidien algérien El Watan.

Mis en ligne sur YouTube le 30 mars dernier, la vidéo a été vue plus de 150 000 fois quelques heures seulement après sa diffusion. Mais elle a également entraîné une vague de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, les internautes s’indignant du soutien de ces personnalités à leur président de 77 ans considéré comme incapable de reprendre les rênes du pays.

« Il est malade, mais ce n’est pas irréversible… »

« Tout ce que je cherche, c’est la paix et la stabilité dans mon pays. C’est pour ça qu’on soutient Boutef ! Je ne dis pas que notre politique n’a pas de failles mais il faut reconnaître toutes les bonnes choses qu’il a apportées », explique le chanteur Cheb Yazid au quotidien algérien. « Ce qu’a vécu l’Algérien lors de la décennie noire lui suffit. Personnellement, je ne vois pas d’alternative, c’est pour cela que je soutiens le Président ».

«C’est grâce à Abdelaziz Bouteflika qu’on peut aujourd’hui se sentir en sécurité », renchérit la comédienne Asma Djermoun. « Il est malade c’est vrai, mais ce n’est pas irréversible, c’est pour cela que je lui souhaite aussi un prompt rétablissement, car il reste un être humain avant tout », ajoute-t-elle.

La contestation continue

À deux semaines de l’élection présidentielle algérienne, la contestation n’a pas faibli en Algérie. Le mouvement citoyen« Barakat » – « Ça suffit ! » en français – créé pour contester le quatrième mandat de Bouteflika, continue ses actions : campagnes via les réseaux sociaux, manifestations devant la télévision nationale et devant l’Université centrale d’Alger.

« Le mouvement a fait du chemin depuis sa première manifestation », confie à JOL Press Sidali Kouidri Filali, blogueur algérien membre du mouvement. « Il a su imposer son droit à la manifestation à Alger, et ce malgré les interdictions.  Les sympathisants et militants de Barakat sont de plus en plus nombreux. Le plus important est la dynamique que Barakat a lancée et qui est perceptible chez beaucoup d’Algériens –  même parmi ceux extérieurs au mouvement – mais qui veulent crier leur révolte à leur manière ».

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