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Mondial au Qatar en hiver: quelles conséquences?

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La Coupe du monde au Qatar n’a pas fini de faire parler d’elle. Après les conditions de travail inhumaines des travailleurs étrangers sur les chantiers des stades dénoncées par les associations, c’est maintenant au tour du calendrier voulu par Sepp Blatter, dirigeant de la FIFA, qui lance la polémique.

Impossible de jouer l’été

Le projet original de l’émirat prévoyait de construire des stades équipés d’un système de refroidissement. Les températures pouvant grimper jusqu’à 50°C, cela semblait être la solution la plus adaptée.

Mais rapidement, des cris se sont élevés pour dénoncer la pollution engendrée par ces installations, et l’aberration du projet.

La seule option envisageable serait donc de jouer la Coupe du monde entre novembre et décembre, contre juin et juillet traditionnellement. Seul problème, beaucoup de dirigeants du football ne voient pas d’un très bon œil ce changement qui bouleverserait l’organisation mondiale :
 

·      La trêve hivernale serait allongée. Mis à part la Premier League anglaise, tous les championnats ont une trêve hivernale de deux semaines. En cas de mondial en hiver, on peut donc imaginer que cette trêve serait avancée et allongée, et les matches reportés en fin de saison. Au lieu de finir en mai, les championnats se termineraient en juin. Aux différents championnats de décider ensuite s’ils choisissent de raccourcir la trêve estival ou de maintenir le décalage.

·      Les matches de championnat seraient maintenus pendant la Coupe du monde. Cela voudrait dire que les équipes ayant des joueurs internationaux en seraient privées pendant la durée de la compétition. Si cela peut sembler impensable, il faut savoir que c’est déjà le cas en rugby par exemple, où les clubs jouent sans leurs internationaux pendant la Coupe du monde ou le Tournoi des VI Nations, mais aussi en football à l’occasion de la CAN. La Coupe d’Afrique des Nations se déroulant en hiver pour des raisons de chaleur, les clubs voient leurs meilleurs africains les quitter pour représenter leurs pays.

·      Les recettes seraient beaucoup moins importantes. Pour beaucoup de pays, principalement en Europe, la Coupe du monde rime avec vacances et soleil. Non seulement beaucoup de supporters ne pourront pas se déplacer pour aller au Qatar, mais la consommation et les recettes publicitaires seraient moindres. Pour certains pays, comme les Etats-Unis, la Coupe du monde tomberait pendant le championnat de football américain ce qui poserait des problèmes de diffusion. A Sepp Blatter de trouver des solutions adaptées à tous pour pouvoir continuer à engranger le maximum.

 

Pour le moment, une décision finale sur les dates est loin d’être prise. En plus des scandales d’organisation et de conditions de travail, la FIFA et le Qatar sont menacés par les autres candidats à la Coupe du monde, Australie en tête, qui dénoncent le choix d’un pays pas adapté pour l’événement. Les huit prochaines années risquent d’être longues pour Sepp Blatter.

 

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