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31 listes pour les européennes en Ile-de-France: trop de démocratie?

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193 listes seront en compétition en France pour les européennes (shutterstock.com)

Il y aura en moyenne 24 listes par circonscription en France pour les élections du 25 mai, selon les données du ministère de l’Intérieur. 193 listes seront, en effet, en compétition en France pour les élections européennes du 25 mai : 22 listes dans la circonscription Nord-Ouest, 23 dans la circonscription Est, 25 listes dans les circonscriptions Ouest, Massif Central Centre et Sud-Ouest, 31 dans la circonscription Ile-de-France, et 19 dans la circonscription Outre-mer. En 2009, la moyenne était de 20 listes sur tout le territoire, avec 28 listes en Ile-de-France.

Répartition des sièges

La France compte 74 représentants au Parlement européen. Les sièges à pourvoir sont répartis entre huit circonscriptions électorales, proportionnellement à leur population. Cette règle conduit à la répartition des sièges suivante : 10 sièges pour la circonscription du Nord-ouest ; 9 sièges pour la circonscription de l’Ouest ; 9 sièges pour la circonscription de l’Est ; 10 sièges pour la circonscription Sud-Ouest ; 13 sièges pour la circonscription Sud-Est ; 5 sièges pour la circonscription Massif central-Centre ; 15 sièges pour la circonscription Île-de-France (cette circonscription a été étendue aux Français établis hors de France) ; 3 sièges pour la circonscription Outre-Mer.

Les représentants français sont élus pour cinq ans au scrutin de liste à la représentation proportionnelle à un tour. Les électeurs choisissent une liste sur laquelle ils ne peuvent rayer aucun nom, ni changer l’ordre. Les listes ayant recueilli moins de 5 % des voix ne sont pas admises à la répartition des sièges.

Comment expliquer le record ?

Pour se présenter à ces élections, il suffisait de présenter une liste au ministère de l’Intérieur du 21 avril 2014 au vendredi 2 mai 2014 à 18 heures. Aucun parrainage ou versement de caution n’est exigé. Seule contrainte : ces listes devaient être obligatoirement composées alternativement d’un candidat de chaque sexe. Le nombre de candidats est fixé à neuf pour se présenter en Outre-mer, dix dans le Centre et trente en Ile-de-France. Ces élections donc une aubaine pour les structures politiques qui ne disposent ni des fonds ni de l’appareil militant nécessaires pour peser à la présidentielle ou aux municipales.

Par ailleurs, pour se faire rembourser sa campagne électorale, il faut atteindre le seuil de 3% des voix, et non 5%, comme c’est le cas habituellement. Cette campagne permet, enfin, à ces petits partis d’avoir une véritable visibilité : les clips de campagne des différentes listes candidates auront la même audience à la télévision.

Quelles conséquences ?

Si cette multiplication des listes donne une impression de vraie démocratie, il n’en demeure pas moins que les premiers qui risquent d’en pâtir seront les grands partis. En 2009, les listes UMP arrivaient en tête avec 28% des voix, en 2004, le Parti socialiste obtenait 29% des suffrages exprimés. De tels scores seront difficiles à atteindre, les différentes listes dispersant les voix. Par ailleurs, pour la première fois en France, le vote blanc sera comptabilisé. Le Parti socialiste peut-il espérer dépasser les 10% dans ces conditions ?

Autre conséquence à ne pas négliger : la multiplication des propositions pourra augmenter le nombre d’électeurs mécontents qui se tourneront par facilité vers le vote FN. Car, dans la sphère des eurosceptiques, le Front national s’est imposé comme le seul parti à même de porter la voix des déçus de l’Europe et de l’euro.

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