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Européennes: un petit-fils de nazi en campagne contre l’extrême droite

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Le grand-père de Rainer Höss était le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz (Capture d’écran / Youtube)

Les jeunes du Parti social-démocrate suédois (SSU) craignent une forte poussée de l’extrême droite lors des élections européennes. Ils estiment que la meilleure façon d’arrêter «la menace grandissante des néonazis» en Europe est de se rendre aux urnes. Pour appeler à la mobilisation, ils ont donc réalisé une campagne choc intitulée «N’oubliez jamais. De voter».

Cette vidéo, publiée mardi 13 mai, met en scène Rainer Höss, 48 ans, petit-fils de Rudolf Höss, officier SS et commandant du camp d’extermination d’Auschwitz. «Nous ne devons jamais oublier notre passé (…) Car lorsqu’on oublie, l’histoire se répète», explique-t-il. «La démocratie, l’égalité et les droits de l’homme ne doivent jamais être considérés comme des acquis»
 

Rainer Höss a su à 12 ans qui était réellement son grand-père. Avant, le jeune garçon ne comprenait pas pourquoi le jardinier de son internat, survivant de l’Holocauste, était méchant avec lui. Jusqu’au jour où un enseignant lui a expliqué que son aïeul avait orchestré la mort de plus d’un million d’innocents. «J’ignorais tout d’Auschwitz, (…) je savais seulement que mon grand-père avait participé à la guerre»a-t-il confié à l’AFP.

Contrairement à certains membres de sa famille, Rainer Höss n’a pas cherché à enterrer le passé. Pendant plus de vingt ans, il a fait des recherches sur ses propres origines et sur le nazisme. Celui qui porte l’étoile de David en pendentif a aussi consacré les quatre dernières années à sensibiliser des élèves aux dangers du racisme et de l’antisémitisme.

L’extrême droite «grossit ses rangs, gagne du terrain, très lentement mais de manière très efficace. (…) Chaque fois que je peux agir contre eux, je le fais», explique Rainer Höss, qui considère que l’héritage de son grand-père est une croix que les membres de sa famille portent sur leurs épaules, génération après génération. 

Rudolf Höss a été arrêté par les Alliés en 1946, remis à la Pologne puis pendu l’année suivante.

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