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Les pays occidentaux mobilisés contre le départ de djihadistes en Syrie

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Le gouvernement dévoilait le 23 avril une vingtaine de mesures pour empêcher les jeunes Français de faire le djihad en Syrie (shutterstock.com)

Le départ de jeunes djihadistes vers la Syrie préoccupe de plus en plus les gouvernements européens. Si le ministre de l’Intérieur présentait la semaine dernière, en conseil des ministres, les grandes lignes d’un plan de lutte contre les filières djihadistes vers la Syrie comprenant la mise en place d’un numéro vert (0 800 005 696) pour signaler des candidats au départ, la privation de passeport pour les djihadistes ou encore la création d’un dispositif de réinsertion individualisée, il cherche désormais à se tourner vers ses partenaires européens pour trouver une solution.

Une crise à l’échelle européenne

Le 30 avril dernier, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, Bernard Cazeneuve chiffrait à 285 le nombre actuel de Français engagés sur les théâtres d’opérations en Syrie, soit « une hausse de 75 % ces six derniers mois et comparable à celle des ressortissants d’autres pays européens ».

120 « seraient en transit vers la Syrie, vingt-cinq ont été tués lors des combats et une centaine seraient revenus en France après avoir combattu », a précisé le ministre de l’Intérieur. 116 femmes et une trentaine de mineurs seraient également concernées par ces filières. « C’est un problème européen », a déclaré Bernard Cazeneuve sur France 2, avant de se rendre à Londres pour y rencontrer ses homologues britannique, belge et allemand et préparer une « grande réunion » avec « la plupart des pays occidentaux » qui doit se tenir le 8 mai à Bruxelles.

Dispositif mis en place par Londres

Après les attentats de Londres le 7 juillet 2005 qui avaient fait 56 morts et 700 blessés, le gouvernement britannique avait mis en place le plan Prevent afin de limiter la diffusion des discours radicaux et mieux identifier les individus à risque. « La stratégie Prevent est compliquée, elle a plusieurs volets : il s’agit d’une part de stopper la propagation d’idéologies extrémistes, et d’autre part, d’identifier les personnes vulnérables avant leur radicalisation et de faire en sorte qu’elles retrouvent une place dans la société » a expliqué à France Info, Rafaello Pantucci, spécialiste de l’anti-terrorisme à l’institut Rusi.

Un plan dont la France s’en est inspiré puisque le plan de Bernard Cazeneuve prévoit l’inscription dans le Fichier des personnes recherchées (FPR) et le Système d’information Schengen (SIS) des personnes soupçonnées de vouloir partir combattre.

Grande réunion à Bruxelles

Mais afin de mieux lutter contre le phénomène et aller plus loin dans le démantèlement de ces filières, une dizaine de pays européens se réunira le 8 mai à Bruxelles, avec des représentants des Etats-Unis, de Turquie, du Maroc, de Jordanie et de Tunisie. « Nous devons renforcer la coopération entre les pays de l’UE, mais aussi avec le Maroc, la Jordanie, la Tunisie ou encore la Turquie », a expliqué Bernard Cazeneuve.

L’objectif de cette réunion étant de « faire en sorte que les images, les vidéos, les instruments de propagande qui sont diffusés sur Internet et qui parviennent à endoctriner un très grand nombre de ressortissants de nos pays soient coupés », a précisé le ministre de l’Intérieur. Selon les estimations de Laurent Fabius, quelque 500 Français seraient partis en Syrie faire le djihad depuis le début du conflit.

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