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Qui est vraiment Michel Platini?

Les jours passent, les scandales s’accumulent et pour les pontes des instances mondiales du foot, Qatar rime définitivement avec cauchemar. Et plus particulièrement pour le président de l’UEFA Michel Platini. Accusé d’avoir influencé l’attribution de la Coupe du Monde 2022 à l’émirat, sa candidature à la présidence de la FIFA se fragilise. Une nouvelle polémique à gérer pour un leader qui n’a jamais rien fait comme les autres.

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De prodige du ballon rond à patron de l’UEFA, « Platoche » n’a jamais perdu sa mentalité de meneur. (shutterstock.com)

JOL Press se penche sur l’historique de Michel Platini, pour mieux comprendre la trajectoire d’une personnalité hors-norme qui a marqué plusieurs générations, en cinq dates clés.

1972 : Nancy voit naître sa légende

Les recruteurs du FC Metz s’en sont mordu les doigts pendant de longues années. Handicapé par des problèmes respiratoires tout au long de sa jeunesse, Platini est déclaré inapte à devenir joueur professionnel par le club messin. Michel n’abdique pas et signe son premier contrat pro avec l’AS Nancy-Lorraine. Il y disputera 7 saisons pendant lesquelles il remporta le championnat de D2 en 1975 et une Coupe de France en 1978.

« Platoche » éclabousse le championnat de France de son talent et enfile les buts à la manière d’un avant-centre, lui qui joue numéro 10. Il devient rapidement un cadre de l’Equipe de France et décide de changer de dimension en signant à L’AS Saint-Etienne en 1979.

1982 : le traumatisle de Séville

Le premier grand tournant de la carrière de Platini. Une élimination qui laisse encore une douleur lancinante aux supporters bleus de l’époque. En demi-finale du Mondial espagnol de 1984, l’équipe de France est éliminée par la RFA aux tirs aux buts. Le numéro 10 et les siens tenteront tout pour renverser la machine allemande mais la détermination adverse et un arbitrage devenu tristement célèbre auront raison des Tricolores. La France termine 4e de la compétition ; plus tard dans l’été, « Platoche » s’engage à la Juventus de Turin.

1984 : les pionniers du Parc des Princes

La génération des « volés de 82 » tient enfin sa revanche. Le championnat d’Europe 1984 se joue devant un public français survolté et conscient de l’essor de son équipe nationale. Platini est intenable, les Bleus sont imbattables ; ils gagneront tous leurs matchs. Héros de la demi contre le Portugal où il inscrit un but en fin de prolongation (119e), Michel Platini dégoûte l’Espagne en finale et inscrit le coup franc victorieux aux dépends d’un Arconada pantois et coupable ; c’est sa neuvième réalisation de la compétition. Capitaine Platoche soulève le premier trophée international de l’histoire des Bleus au Parc des Princes.

1985 : Platini sur le toit du monde

Après une expérience mitigée à l’ASSE et le désastre de 1982, Platini se relance donc en Italie, à la Juve. Son impact est direct, l’équipe transfigurée : Platini est meilleur buteur du championnat italien dès sa première saison, durant laquelle il atteindra la finale de la C1. Dans la foulée, il remporte le Ballon d’Or France Football, 25 ans après Kopa. « Platoche » ne cessera de montée en puissance : Ballon d’Or (1984,1985), meilleur buteur d’Italie (1984,1985), champion d’Italie (1984).

L’apothéose intervient en 1985 à Bruxelles : la Juventus Turin remporte la première C1 de son histoire face à Liverpool (1-0) sur un pénalty de … Platini. Un souvenir qui restera un des plus particuliers pour l’ancien Nancéen : quelques heures avant le coup d’envoi, des mouvements de foule dans les tribunes ont causé l’effondrement d’un muret et le décès de 59 supporters. On reprocha longtemps au capitaine turinois sa célébration volubile dans un climat de drame. Quoi qu’il en soit, Platini écrit la plus belle page de l’histoire de la Juve ; il est au sommet de son sport, il est le « roi Michel ».

26 janvier 2007 : « Platoche » devient M. Platini

Le meneur d’hommes n’a jamais vraiment quitté les terrains. Sélectionneur de la sélection nationale de 1988 à 1992, Michel Platini souhaite rester influent sur un sport auquel il a tout donné. Il devient membre de conseil exécutif de l’UEFA en 2002, grimpe doucement les échelons, bien aidé par son aura d’ancienne gloire internationale. 

Le 26 janvier 2007 il prend la tête de cette même UEFA, détrônant un adversaire en place depuis 1990. Certaines grandes lignes de son règne ont été saluées par ses pairs, notamment la mise en place du fair-play financier ; il condamne fermement la corruption dans les instances internationales. La même corruption, dont il est accusé en marge de l’attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. De mauvais augure pour le président de l’UEFA, qui brigue une autre présidence, celle de la FIFA, en 2015.

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press
 

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