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Un rapport publié le 20 juin par le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés montre que le nombre de réfugiés, de demandeurs d’asile et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays a dépassé les 50 millions de personnes dans le monde. C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un tel chiffre est atteint.
51,2 millions de déplacés forcés dans le monde
C’est le nombre exact de personnes déracinées aux quatre coins du globe et comptabilisées par l’ONU dans son dernier rapport couvrant toute l’année 2013 et publié à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés. Le rapport, qui compile des données gouvernementales, d’ONG ou des propres sources du HCR, note ainsi une hausse de six millions de personnes par rapport aux 45,2 millions de déplacés forcés enregistrés en 2012.
Selon l’ONU, cette augmentation importante est surtout liée au conflit syrien, qui fait rage depuis plus de trois ans. Fin 2013, la guerre en Syrie avait en effet généré 2,5 millions de réfugiés – notamment en Jordanie, au Liban et en Irak – et 6,5 millions de déplacés internes. Les crises politiques et humanitaires en Centrafrique et au Soudan du Sud ont également entraîné des déplacements massifs de population.
« Des solutions politiques s’imposent »
« Nous constatons ici le coût énorme qui découle de l’incapacité à mettre un terme aux guerres et de l’échec à résoudre ou à prévenir les conflits », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres. « La paix est aujourd’hui en déficit grave. Les humanitaires peuvent servir de palliatif, mais des solutions politiques s’imposent de façon cruciale. Sans cela, les niveaux alarmants de conflit et les souffrances massives illustrés par ces chiffres vont continuer ».
Concernant le nombre total de déplacés, « il y a actuellement autant de personnes déracinées que la population totale de pays moyens ou grands comme la Colombie ou l’Espagne, l’Afrique du Sud ou la Corée du Sud », a également indiqué le Haut Commissaire.
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Réfugiés
Les données présentées dans le rapport couvrent trois groupes de déracinés : les réfugiés, les demandeurs d’asile et les déplacés internes. Parmi les pays ayant enregistré le plus grand nombre de réfugiés en 2013, l’Afghanistan reste en tête, avec près de 2,6 millions de réfugiés dans le monde, suivi de la Syrie (près de 2,5 millions), de la Somalie (1,2 million), du Soudan (650 000) et de la République démocratique du Congo (près de 500 000).
Sur le nombre de réfugiés, les Afghans, les Syriens et les Somaliens représentent à eux seuls plus de la moitié de l’ensemble des réfugiés.
>> carte interactive des migrations de réfugiés dans le monde
Parmi les pays ayant accueilli sur leur territoire le plus de réfugiés en 2013, le Pakistan, l’Iran et le Liban tiennent le haut de la liste, suivis de la Jordanie et de la Turquie. La France, elle, accueille près de 233 000 réfugiés. Par région, l’Asie et le Pacifique comptaient le plus grand nombre de réfugiés au monde (3,5 millions de personnes) et l’Afrique sub-saharienne 2,9 millions, contre 2,6 millions pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
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Déplacés internes et demandeurs d’asile
En plus des réfugiés, le rapport a également comptabilisé le nombre de déplacés internes – des personnes forcées de fuir leur maison mais qui restent dans leur pays. Ce nombre a atteint un record de 33,3 millions de personnes en 2013.
« Venir en aide à ces personnes constitue un défi particulier pour le HCR et les autres acteurs humanitaires car nombre d’entre elles se trouvent dans des zones de conflit où l’aide est difficile à acheminer et où elles ne bénéficient pas des normes de protection internationale accordées aux réfugiés », note le rapport.
L’Agence des Nations unies a également étudié le nombre de demandeurs d’asile : ils sont 1,1 million à avoir déposé une telle demande en 2013, surtout dans les pays développés comme l’Allemagne. 25 300 enfants séparés ou non accompagnés de leurs parents ont également demandé l’asile cette année – un record – de même que 64 300 Syriens.