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Conflit entre Israël et Gaza: sur Twitter, gare aux fausses images

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Fumée noire sur Gaza lors de l’opération « Plomb durci » menée par larmée israélienne contre le Hamas en 2008-2009. (Crédit photo: ChameleonsEye / Shutterstock.com)

Alors que la situation s’envenime entre l’État hébreu et le Hamas, les réseaux sociaux abondent d’images violentes.

Sur Twitter, le hashtag #GazaUnderAttack a été repris plus de 400 000 fois depuis une semaine. Le 3 juillet, alors que l’aviation israélienne lançait une première attaque dans la bande de Gaza, en représailles de tirs de roquettes provenant du territoire palestinien, sans faire de victimes, un internaute postait un premier tweet, accompagné de quatre photos choquantes d’enfants ensanglantés.

Images recyclées

La section « trending » de la BBC, qui a analysé les photos, explique dans une vidéo que l’une des images vient de Syrie et date du mois dernier, et une autre a été prise à Bagdad, en Irak, en 2007. « Je ne savais pas que les photos avaient été recyclées », a expliqué l’internaute, qui indique qu’il les a « juste utilisées comme illustration – les gens n’ont pas besoin de les prendre au pied de la lettre. Si vous pensez à des bombardements, c’est à peu près à cela que ça ressemble ». 

Son tweet a été retweeté plus de 8 000 fois, suscitant lindignation de certains internautes :

« Quand on remonte le fil [du hasthag], on s’aperçoit que très peu de leurs auteurs peuvent être assimilés à des fidèles du Hamas [mouvement islamiste palestinien] ou à des antisionistes. Ils ont des âges et des profils variés, sont originaires de toutes les parties du globe et ils se sentent poussés par une volonté d’alerte citoyenne », note le quotidien Libération

La BBC rapporte ainsi le cas d’une jeune internaute de 16 ans qui a tweeté une photo de Gaza sous les flammes, datant de novembre 2012, et qui écrit dans son tweet : « C’est Gaza en ce moment. Comme d’habitude, ce ne sera pas montré dans les journaux ».

Des précédents

L’usage d’images provenant de conflits pour en illustrer d’autres n’est pas nouveau. Le journaliste de la BBC Abdirahim Saeed explique ainsi que « cette utilisation abusive de photos sur les médias sociaux n’est pas particulière à ce hashtag-là. Nous avons vu cela avant, en Syrie, en Irak, et vous devez être vigilant sur les gens que vous suivez [sur Twitter] et vous demander d’où viennent les images [qu’ils diffusent] ».

La BBC elle-même, cependant, n’est pas à l’abri de la désinformation. Le journaliste Tom Gross, qui surveille les médias du Moyen-Orient, a en effet indiqué sur son blog que « ce que la question de la BBC ne fait pas ressortir, c’est que certains des correspondants les plus expérimentés de la BBC au Moyen-Orient, tels que Jon Donnison, ont déjà été responsables de l’envoi de photos inexactes sur leur fil twitter ».

« Bien sûr, rien de tout cela n’est nouveau. Pendant des années, le Hezbollah libanais et les organisations palestiniennes du Fatah et du Hamas ont fabriqué des photos et des informations, prenant souvent au piège les principaux organes de presse occidentaux », poursuit Tom Gross. « En faisant croire, par exemple, que des photos de Syrie correspondaient à la situation dans la bande de Gaza ».

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