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Gaz de schiste au Royaume-Uni: des limites à la fracturation hydraulique

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Beaucoup d’élus conservateurs sont en faveur de l’exploitation du gaz de schiste mais préfère rester discrets à l’approche des élections. Crédit : Shutterstock

Les écologistes britanniques ont remporté une bataille mais pas la guerre. Le gouvernement de David Cameron a décidé, lundi 28 juillet, de préserver les parcs nationaux du pays en prenant la décision de renforcer les conditions pour obtenir l’autorisation de pratiquer la fracturation hydraulique. Cette technique consiste à injecter des fluides, souvent des produits chimiques qui peuvent être polluants, afin de provoquer des fissures permettant de récupérer du gaz de schiste entre autres ressources.

Pas tout à fait interdite

Pour les mouvements écologistes qui luttent contre cette technique, cette mesure reste cependant incomplète. Le gouvernement n’interdit pas totalement la fracturation hydraulique puisqu’elle sera possible en cas de découverte d’un gisement particulièrement important et donc dans des « circonstances exceptionnelles ». Citée par The Guardian, une des responsables de Greenpeace, Louise Hutchins, a prévenu que cette décision « n’endormira pas les opposants à la fracturation hydraulique de Grande-Bretagne. »

Une autre militante, Caroline Lucas du Green Party et élue dans la circonscription de Brighton à la Chambre des communes, reste très sceptique : « Cela laisse la porte ouverte à la fracturation dans des parcs nationaux et des zones de nature magnifiques et cela mine le statut protégé qu’ils ont reçu et le rend insignifiant. Beaucoup ont fait campagne pendant des décennies pour obtenir ce statut et il est délivré pour une bonne raison. L’idée qu’ils puissent être offerts à des compagnies qui pratiquent la fracturation est un pur scandale. »

Clientélisme pré-électoral

Pour beaucoup d’élus, cette décision est perçue comme une malédiction ou un don du ciel. Avec les élections générales prévues dans moins d’un an, des élus conservateurs – du parti de l’actuel Premier ministre David Cameron -, même s’ils sont plutôt en majorité favorable à l’exploitation du gaz de schiste, se retrouvent dans une situation délicate. En effet, la plupart des parcs nationaux se situent dans le sud du pays, dans des circonscriptions souvent fiefs des conservateurs. Dés lors, ils préfèrent voir les entreprises gazières cantonnées dans le nord du pays pour ne pas risquer de se mettre à dos des électeurs avant une échéance capitale.

Il y a de bonnes raisons de penser que, selon les résultats aux élections, les positions des élus évolueront pour le meilleur ou pour le pire de la nature britannique.

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