Site icon La Revue Internationale

Succession de Catherine Ashton: les prétendants à la tête de la diplomatie européenne

catherine-ashton.jpgcatherine-ashton.jpg

[image:1,l]

Le poste de chef de la diplomatie européenne sera bientôt libre. Élue en 2009, la Britannique Catherine Ashton terminera son mandat à l’automne prochain.

Alors que l’Union européenne change de têtes – le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker vient d’être nommé président de la Commission européenne – les prétendants au poste de Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères se poussent au portillon.

Un(e) socialiste

Mais aucun nom n’est sorti favori du dernier Conseil européen, le 16 juillet. Rendez-vous est pris pour le 30 août, date à laquelle les différents candidats devraient être connus. Selon la chancelière allemande Angela Merkel, le ou la remplaçante de Catherine Ashton devra venir du groupe des socialistes et démocrates, afin de parvenir à un équilibre politique au sein des hauts postes de l’Union européenne.

Certaines personnalités sortent du lot, à commencer par l’actuelle ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini. À 41 ans, la favorite italienne ne ferait néanmoins pas l’unanimité. Si certains ont évoqué la position jugée trop pro-russe de la candidate, le président français a réfuté que certains pays de l’Est rejetaient la candidature de Mme Mogherini.

« Ces pays ont simplement voulu s’assurer que leur commissaire reçoive un portefeuille important et ont incité sur la nécessité de trouver un compromis », rapporte le site EurActiv.fr. Le premier ministre italien, Matteo Renzi, a également tenu à rappeler que l’Italie, comme tous les autres pays européens, n’avait pas adopté de politique spécifiquement pro-russe dans la crise ukrainienne.

« Toute personne qui doute de la ligne politique de l’Italie remet aussi en doute la politique de l’Europe, de la France, de l’Allemagne et d’autres pays », a-t-il ajouté, toujours selon le site EurActiv.

À l’Est toute

La Pologne présentera elle aussi son ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski. « Je l’affirmerai ouvertement : la Pologne a tellement gagné en influence en politique extérieure que le « haut représentant » s’inscrirait dans la lignée de nos intérêts », a notamment déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk fin mai. Le rôle joué par M. Sikorski pendant la crise ukrainienne l’a en effet propulsé sur le devant de la scène diplomatique européenne ces derniers mois.

« La nomination du ministre polonais des Affaires étrangères est à tout à fait possible », confie à JOL Press Sylvain Kahn, professeur agrégé à Sciences Po où il enseigne les questions européennes. « Il serait bienvenu que les postes en question ne soient pas trustés par les pays de l’UE à 9 ou de l’UE à 12 », ajoute-t-il.

Autre nom évoqué : celui de la Bulgare Kristalina Georgieva, actuelle commissaire européenne à l’aide humanitaire. « Ancienne de la Banque mondiale, cette femme énergique et passionnée a pour handicap de venir d’un petit pays et d’être apparentée à la droite modérée, alors que le poste semblait promis à la gauche », note le quotidien suisse 24heures, « mais elle a pour elle l’expérience et vient de l’Europe de l’Est, qui doit être prise en compte dans l’équilibre général des nominations ».

La Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt, social-démocrate, pourrait également reprendre les rênes de la diplomatie européenne.

Une Française à la tête de la diplomatie ?

Enfin, selon le quotidien allemand Der Spiegel, l’actuelle présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Élisabeth Guigou, pourrait profiter du « veto » allemand déposé contre un autre Français, Pierre Moscovici, pressenti au poste de Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires.

Si l’ancienne Garde des Sceaux brigue en effet un poste de commissaire, pour Pierre Moscovici, il n’est pas sûr que celle-ci remporte celui de chef de la diplomatie.

« Le président de la République est très constant sur sa position européenne […] et il a dit que la France souhaitait un poste économique […]. Il a aussi dit que la France n’était pas candidate pour les Affaires étrangères, qu’elle ne l’a jamais été et qu’elle soutenait la candidate italienne », a déclaré lancien ministre de l’économie sur France Inter lundi 21 juillet.

Quitter la version mobile