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Contre l’embargo russe, les citoyens belges protestent sur la toile

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Après les pommes, les poires sont de rigueur sur le net

Suite aux sanctions que l’Union européenne a établi contre le Kremlin pour son implication dans la crise ukrainienne en faveur des séparatistes pros-russes, Vladimir Poutine a instauré un embargo sur la totalité des produits alimentaires venant de l’Union européenne, mais également des États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Norvège, en prétextant de l’hygiène douteuse de ces produits comme excuse. 

Tout d’abord, ce sont les Polonais qui ont protesté contre cet embargo afin de témoigner de leur soutien aux agriculteurs locaux, en publiant un selfie où les internautes croquent une pomme, accompagné du hashtag: #JedzJablka, signifiant « mangedespommes » sur twitter.  

Les Belges, eux, utilisent les « pearfies » (un selfie où l’on mange une poire) comme moyen de contestation afin d’aider les agriculteurs locaux. Ces clichés, accompagnés du hashtag: #SHAREaPEAR « partageunepoire », sont publiés sur Twitter. Mouvement soutenu par d’autres citoyens européens.

Cette restriction venant de Russie est un problème pour les producteurs de poires, étant donné que la Belgique occupe la seconde place, en Europe, au classement des principaux producteurs de poires : 90% de la production est exportée. Septembre 2013, l’agence pour le Commerce extérieur note que 2 373 entreprises belges exportaient vers la Russie.

La mobilisation des citoyens belges a déclenché une importante demande de poires dans les supermarchés, selon Petra Wautraets, directrice commerciale de la criée limbourgeoise, dans le quotidien Het Belang Van Limburg.     

La Corina est la variété de poire qui est la plus demandée dans les magasins, mise en commercialisation depuis le mois d’août. Seule la criée limbourgeoise peut exporter ses poires en Belgique et aux Pays-Bas.

Poutine, pris à son propre jeu

Selon les chiffres du journal Le Monde, « la Russie importe 35% de sa consommation alimentaire et 10% viennent de l’Union européenne ». Le Kremlin compte remplacer ces 10% par une expansion de la production locale. Seulement, pour financer une industrie agro-alimentaire, il est nécessaire d’avoir du temps et un budget conséquent, deux choses que Vladimir Poutine n’a pas étant donné les restrictions budgétaires et la tension dans laquelle baigne le pays.

Toujours selon Le Monde : « En toute discrétion, le gouvernement vient déjà de transférer les fonds destinés au paiement des retraites pour qu’ils puissent être investis dans des chantiers plus urgents de l’économie ». Ce qui nous montre dans quelle position le président russe se trouve : délicate.  

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