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Écosse: à un mois du référendum sur l’indépendance, le pays se prépare

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(Crédit photo: Donald Bowers Photography / Shutterstock.com)

Plus qu’un mois avant le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Le 18 septembre, les Ecossais âgés de plus de seize ans devront se prononcer sur le maintien ou non de leur pays au sein du Royaume-Uni.

Premier grand débat

Le 15 octobre 2012, le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue écossais Alex Salmond signaient les accords d’Edimbourg, autorisant l’Ecosse à organiser ce vote populaire.

Depuis deux ans, le sujet passionne la classe politique et les Ecossais, qui débattent sur les conséquences d’une possible indépendance écossaise. Selon les derniers sondages, ils sont 54% à vouloir rester dans le Royaume-Uni, contre 40% qui seraient prêts à quitter le giron londonien.

Mardi 5 août, Glasgow a accueilli le premier débat télévisé entre les partisans du « oui » à l’indépendance et les militants du « non ». 350 personnes ont assisté à cette joute verbale de deux heures, retransmise en directe, entre le Premier ministre écossais favorable à l’indépendance et Alistair Darling, président de la campagne « Better together » (« Mieux ensemble »), qui défend le maintien de l’Ecosse dans le Royaume-Uni.

Quelques heures avant le débat, les dirigeants des trois principaux partis du Parlement (conservateurs, libéraux-démocrates et travaillistes), opposés à l’indépendance, ont déclaré vouloir donner davantage de pouvoirs au Parlement écossais.

La question monétaire

Sur le plan monétaire, le camp du « non » estime que l’Ecosse ne pourrait pas assumer son indépendance financière. Le pétrole, une des ressources majeures du pays, reste une manne non négligeable mais épuisable : « il reste entre 30 et 40 ans de production », rappelle le site Geopolis

Les indépendantistes sont favorables à un maintien de la livre sterling, condition rejetée par Londres en cas d’indépendance. L’Ecosse pourrait également émettre sa propre devise. Mais « une monnaie sortie du chapeau, détachée de la livre sterling et de la zone euro, risquerait d’être mal vue des marchés, et donc de rendre tout emprunt plus onéreux à terme », indique Didier Revest, maître de conférences en civilisation britannique à l’université de Nice-Sophia Antipolis, interrogé par JOL Press.

L’Ecosse pourrait enfin adopter l’euro, mais pour cela, le pays devrait lancer une nouvelle procédure dadhésion à l’Union européenne, processus long et pas nécessairement garanti de succès. Second obstacle : « la population écossaise paraît majoritairement opposée à l’adoption de l’euro, qui fait désormais figure d’épouvantail », rappelle M. Revest.

Alistair Darling a par ailleurs insisté sur l’impossibilité de faire marche arrière sur la question. « Parfois, il vaut mieux dire non. Si l’Ecosse part [du Royaume-Uni], il n’y aura aucun retour en arrière possible », a-t-il déclaré.

« Le gouvernement pour lequel on aura voté »

Le Premier ministre Alex Salmond a répliqué sur la plan politique, rappelant que l’Ecosse, qui a principalement voté à gauche ces dernières années, aurait tort de rester dépendante de Londres et du gouvernement conservateur de David Cameron.

« En devenant indépendants, on aura le gouvernement pour lequel on aura voté », a-t-il rappelé. « Personne ne fera un meilleur boulot pour l’Ecosse que les gens qui y habitent ».

Si l’indépendance du pays était proclamée à l’issue du référendum, le Parlement d’Ecosse, instauré en 1999 dans le cadre de la « devolution » (la politique de délégation des pouvoirs) récupèrerait ainsi certaines prérogatives détenues par Londres (diplomatie, économie, Constitution, défense, etc).

« Let’s stay together »

Depuis l’annonce de l’organisation du référendum, deux campagnes s’affrontent, celle pour l’indépendance (« Yes Scotland ») et celle pour ceux qui veulent rester dans le Royaume-Uni, « Better Together ». Des célébrités ont déjà pris parti.

Le camp du « non » semble là aussi l’emporter. Plus de 200 stars britanniques, dont Mick Jagger, ont ainsi signé une lettre ouverte, intitulée « Let’s stay together » (« restons ensemble ») pour le maintien de l’Ecosse dans le Royaume-Uni. « Chers électeurs d’Ecosse, la décision de séparer nos pays vous revient entièrement », écrivent-elles.

« Néanmoins, cette décision aura un impact important sur tous les habitants du Royaume-Unis. Nous voulons vous réaffirmer notre attachement à nos liens de citoyenneté, et exprimer notre espoir que vous votiez pour les renouveler. Ce qui nous unit est bien plus précieux que ce qui nous divise ».

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