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Embargo russe: quel coût pour la France?

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La Russie importe principalement des fruits et des légumes des pays de l’Union européenne. Crédit : Shutterstock

Les Polonais avaient décidé de prendre l’annonce d’un embargo russe sur leurs pommes avec humour. Le reste des pays de l’Union européenne devrait avoir un peu plus de mal à avaler la nouvelle. En décidant d’arrêter l’importation de produits agroalimentaires, notamment de l’UE, Poutine prive les Russes de certains produits frais mais porte surtout un gros coup aux agriculteurs européens.

10% des exportations

Selon Eurostat, la Russie reçoit 10% des exportations de l’UE, ce qui en fait un partenaire incontournable sur le marché. Ce pourcentage représente 12 milliards d’euros au total. Pour les Russes, la dépendance aux autres pays est également un problème puisque 35% de ce qu’ils consomment provient de l’étranger. Le plus gros des importations est composé de légumes ainsi que de vins et autres alcools.

Cité par l’AFP, le patron du plus important syndicat agricole français, FNSEA, Xavier Beulin, a exprimé ses craintes : « La Russie se ferme aux importations, mais les produits qui n’iront plus à l’exportation vont se rabattre sur les pays européens et créer une situation de crise. » Car de gros pays producteurs de fruits, notamment la Pologne ou l’Espagne, sont cette année en surproduction. Si la Russie n’achète pas leurs stocks, c’est tout naturellement sur le marché européen que vont se déverser leurs produits.

Une note salée pour la France

De son côté, cet embargo pourrait coûter cher à la France. Même si elle n’est pas le plus gros fournisseur en produits agroalimentaires de la Russie, ses exports représentent un total de 1,17 milliard d’euros. Tout comme ses pays voisins, la France devra trouver un moyen de les distribuer ailleurs, ce qui inquiète les syndicats de producteurs agricoles.

De plus, tout comme pour ses exportations de gaz qu’il essaye de développer en Asie, Vladimir Poutine pourrait être tenté de trouver des nouveaux partenaires pour se fournir en agroalimentaire. Une situation très risquée pour les Européens comme les Russes.

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