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Irak: qui est Haïdar al-Abadi, le nouveau Premier ministre?

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«Le pays est entre vos mains», a déclaré le président irakien Fouad Massoum à Haïdar al-Abadi. Ce dernier a été nommé, lundi 11 août, Premier ministre en remplacement du très contesté Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis 2006 – et qui a vigoureusement protesté contre cette décision.

Membre du parti chiite Dawa de Maliki, Haïdar al-Abadi, né en 1952, est considéré comme un proche du chef du gouvernement sortant. «Jusqu’à très récemment, il était un substitut de M. Maliki. (…) Je n’ai jamais vu beaucoup de différences entre eux», estime Kirk Sowell, éditeur de la lettre d’information spécialisée Inside Iraqi Politics, basée à Amman.

Réconcilier chiites et sunnites 

Soutenu par les Occidentaux – Américains en tête – Haïdar al-Abadi est face à un défi de taille : rétablir la sécurité du pays, alors que les combattants de l’Etat islamique poursuivent leur avancée vers Bagdad. Nouri al-Maliki, qui pratiquait une politique pro-chiite, est jugé en partie responsable de l’offensive des jihadistes de l’Etat islamique, en majorité sunnites.

«Sans accorder [aux sunnites] une participation significative à la vie politique et au gouvernement, il sera extrêmement difficile pour le nouveau Premier ministre de s’attaquer aux graves problèmes affectant l’Irak», souligne Le Monde – violences religieuses et ethniques, mais aussi corruption endémique, manque des services de base comme l’eau et l’électricité etc.

«Une personne très réaliste» 

Mais ce chiite saura-t-il gagner la confiance de la population sunnite ? Arrivera-t-il à former un gouvernement d’union, rassemblant toutes les forces politiques du pays ? Rien n’est moins sûr. Et comme le rappelle France 24, Abadi n’a jamais caché son agacement envers les kurdes.

Il est décrit comme «une personne très amicale, très réaliste» par Zaid al-Ali, auteur de l’essai La Lutte pour l’avenir de l’Irak, cité par l’AFP. «Vous n’avez pas besoin d’être méfiant après avoir parlé avec lui, vous ne devez pas vous inquiéter si vous êtes en désaccord avec lui», ajoute-t-il.  

Vice-président du Parlement 

Comme Maliki et d’autres hommes politiques irakiens, Abadi a passé des années en exil durant la majeure partie du règne de Saddam Hussein. Il a vécu au Royaume-Uni, où il a obtenu en 1981 un doctorat en ingénierie électrique et électronique à l’université de Manchester.

Il a été ministre des Communications dans le gouvernement intérimaire installé après le renversement du dictateur, en 2003. Il a ensuite été élu au Parlement en 2006, où il a présidé la commission des Finances, avant d’être élu, en juillet, vice-président du Parlement. Le nouvel homme fort de Bagdad dispose désormais de 30 jours pour former un cabinet.

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