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Israël: Benyamin Netanyahou sort affaibli de la guerre à Gaza

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La coalition gouvernementale, menée par le Likoud de Nétanyahou, est menacée (Photo: Shutterstock.com)

Pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, cela ne fait aucun doute : l’opération « Bordure protectrice » est un succès militaire et politique. « Le Hamas n’avait pas subi une telle défaite depuis sa création », a-t-il déclaré mercredi 27 août lors d’une conférence de presse, au lendemain de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à durée illimitée.

En échange d’une trêve, le Hamas exigeait la construction d’un port et d’un aéroport à Gaza, la libération de prisonniers palestiniens, une médiation du Qatar puis de la Turquie et le paiement des salaires de ses fonctionnaires. « Mais il n’a rien obtenu », a affirmé Benyamin Netanyahou. Israël a toutefois concédé une levée partielle du blocus imposé depuis 2006 à Gaza.

Ni gagnant, ni perdant

Mais une majorité d’Israéliens estiment que ni l’Etat hébreu ni le Hamas ne sont sortis vainqueurs de ces 50 jours de guerre. Selon un sondage publié par le quotidien Haaretz, jeudi 28 août, 54% des personnes interrogées pensent qu’aucune des deux parties ne l’a emporté. Et la cote de popularité de « Bibi » est en chute libre : 50% des Israéliens se déclarent satisfaits de la manière dont il a géré « Bordure protectrice », contre 77% il y a trois semaines.

Selon une autre enquête d’opinion publiée par la deuxième chaîne de télévision privée, mercredi 27 août, seulement 32% des personnes interrogées se disent satisfaites de la gestion du conflit par Benyamin Netanyahou. De plus, d’après le même sondage, 54% des Israéliens sont opposés au cessez-le-feu, contre 37% qui y sont favorables. 

Elections anticipées ? 

Tsahal, l’armée israélienne, a subi ses plus lourdes pertes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006, avec 64 soldats et six civils tués. Du côté palestinien, on dénombre plus de 2 000 morts, en grande majorité des civils. « Comme le souligne une partie des éditorialistes, la population a le sentiment que l’armée n’a pas eu carte blanche pour « casser » une fois pour toutes le Hamas, une solution radicale préconisée par les « faucons » du gouvernement », hostiles à toute trêve avec le Hamas, explique Le Figaro.

Ainsi, Avigdor Lieberman (ministre des Affaires étrangères) du parti Israël Beitenou et Naftali Bennett (ministre de l’Economie) du parti Foyer juif répètent à l’envi que l’accord avec le Hamas constitue une erreur gravissime. Désormais, la question est de savoir si la chute de Benyamin Netanyahou dans les sondages peut faire imploser la coalition gouvernementale, menée par le Likoud. Beaucoup parient déjà sur des élections anticipées.

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