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Russie: l’embargo alimentaire fait grimper les prix

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Les Russes, premières victimes de l’embargo imposé par Vladimir Poutine ? (Photo: Shutterstock.com)

Cela s’appelle un retour de bâton. Remplacer les saumons norvégiens, les pommes polonaises ou les poulets américains par des produits nationaux s’annonce long et coûteux pour Moscou.

Mercredi 20 août, le ministre de l’Agriculture, Nikolaï Fiodorov, a estimé que les pouvoirs publics russes devront débourser plusieurs milliards d’euros dès cette année pour aider les agriculteurs à augmenter leur production. «Pour l’année prochaine et les années suivantes, on peut parler d’une centaine de milliards de roubles», soit 2,1 milliards d’euros par an, a-t-il ajouté.

Pas de pénurie 

Début août, Vladimir Poutine a décrété un embargo sur la plupart des produits alimentaires des pays qui ont décidé de sanctionner Moscou en raison de la crise ukrainienne – notamment les Etats membres de l’Union européenne, les Etats-Unis, la Norvège, le Canada et l’Australie.

Les produits importés (viande de porc, poissons, fruits…) représentent environ 30% de la consommation en Russie. Pour l’heure, aucune pénurie d’ampleur n’a été constatée, même si certaines denrées, comme le lait ou le fromage, se font rares dans les rayons des supermarchés. Une situation qui rappelle de mauvais souvenirs aux générations qui ont traversé des périodes de manque à l’époque de l’URSS, et encore plus pendant son effondrement. 

«Made in Russia» 

Les experts prédisent une envolée des prix due à la baisse de l’offre. Les autorités ont promis de surveiller les distributeurs pour éviter toute hausse abusive. Mais l’embargo pénalise déjà les consommateurs. A Moscou, le porc et les poissons surgelés ont augmenté de 6%, selon le magazine russe Kommersant. A Saint-Pétersbourg, le prix du poulet a flambé de 25%.  

En attendant de pouvoir fournir suffisamment de produits «Made in Russia», Moscou cherche à accroître les importations en provenance d’autres pays, en particulier d’Amérique du Sud.

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