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Israël: le leadership de Netanyahou contesté à droite et au centre

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(Crédit photo : Mikhail / Shutterstock.com)

La nouvelle a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel politique israélien. Le ministre de l’Intérieur Gideon Saar a annoncé, mercredi 17 septembre au soir, sa démission devant la Knesset, le Parlement israélien. Mi-octobre, il quittera le gouvernement et le Parlement pour « faire une pause » dans sa vie politique.

Le Likoud perd sa place

L’annonce, qui a créé la surprise au Parlement israélien, a été respectée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Il a notamment remercié M. Saar pour ses « longues années de service public au sein du gouvernement, de la Knesset et du Likoud », le parti de droite du chef du gouvernement.

La démission du ministre de l’Intérieur ne sera pourtant pas sans conséquences. Le Likoud devrait perdre sa première place au Parlement : il ne disposera plus que de dix-huit députés contre dix-neuf pour le parti centriste Yesh Atid du ministre des Finances Yaïd Lapid, qui deviendra ainsi la première force politique du pays.

La troisième position sera occupée par le parti d’extrême-droite Israel Beitenou, parti du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, avec treize députés. Ce dernier avait annoncé, le 7 juillet, que son parti reprenait son indépendance vis-à-vis du Likoud avec qui il avait scellé une union. En cause : les désaccords sur la stratégie à adopter face au Hamas dans la bande de Gaza. Le ministre avait néanmoins indiqué que sa formation resterait dans la coalition soutenant Netanyahou.

Trois coups

La décision de M. Lieberman de reprendre son indépendance portait un premier coup au Premier ministre, dont la politique menée dans l’enclave palestinienne était jugée trop attentiste par l’aile droite de son gouvernement.

L’opération « Bordure protectrice », lancée par l’armée israélienne à Gaza contre les positions du Hamas, a porté le deuxième coup. Certains sondages faisaient état, fin août, d’une chute de popularité de Benyamin Netanyahou entre le début et la fin de l’opération qui a duré cinquante jours. L’armée israélienne a par ailleurs enregistré ses plus lourdes pertes depuis 2006.

Un troisième coup a été porté ces derniers jours par une avalanche de critiques au sein du gouvernement Netanyahou. Début septembre, ce sont deux ministres influents de son cabinet, le ministre des Finances Yaïr Lapid et la ministre de la Justice Tzipi Livni, qui ont pris leur distance avec le Premier ministre.

Les points d’achoppement

Ils ont notamment dénoncé l’annexion, par le gouvernement, de 400 hectares de terres en Cisjordanie, près de Bethléem. « Garder le soutien de la communauté internationale était déjà difficile, alors quelle urgence y avait-il à susciter une nouvelle crise avec les États-Unis et le reste du monde ? », a déclaré le ministre des Finances, condamnant la politique de colonisation menée par Israël. Tzipi Livni, également en charge des négociations avec les Palestiniens, a elle aussi fustigé cette décision qui risquait de nuire encore plus, selon elle, aux relations entre les États-Unis et Israël.

Autre source de division : le projet de budget de la Défense, proposé mi-septembre par Yaïr Lapid. Si le ministre des Finances sest dit prêt à augmenter le budget militaire, il veut limiter cette hausse, contrairement à l’armée qui espère une augmentation significative d’environ 9 milliards de shekels (environ 2,5 milliards de dollars) afin de couvrir l’argent dépensé pendant l’opération « Bordure protectrice », et d’acquérir de nouvelles armes.

Le Premier ministre israélien a abondé en ce sens, demandant une augmentation de 9 milliards de shekels pour couvrir les coûts de l’opération ainsi que 11 milliards de shekels pour les dépenses à venir.

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