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Les «gosses de riches» de Téhéran décriés et censurés

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Des femmes hâlées en petites tenues, le nez et les seins refaits, les lèvres botoxées ; des hommes musclés au volant de Lamborghini ; des fêtes, des piscines, des cocktaïls… Les photos postées sur le compte instagram « Rich Kids Of Tehran » exposent la vie de nabab d’une certaine jeunesse de la capitale iranienne…

Laquelle, via ce compte, entend « montrer au monde entier à quel point Téhéran et ses habitants sont beaux », et tordre le coup aux clichés trop souvent véhiculés par les médias sur leur pays : « Chaque fois que l’Iran est cité dans les médias, ils en parlent négativement. Nous essayons de montrer son aspect positif. », selon les administrateurs du compte. 

Créée le 13 septembre, la page compte déjà près de 97 000 abonnés.

En réaction, « Les Gosses de pauvres de Téhéran »

Mais, le pari et le succès de « Rich Kids Of Téhéran » n’ont pas été du goût des autorités de la République islamique – où la loi interdit l’alcool et les tenues « indécentes » -, qui a fini par bloquer l’accès au compte. Un nouvel exemple de la censure qui pèse sur l’Iran, après les blocages de Twitter, Facebook et Youtube…

La débauche d’argent exhibée sur le compte instagram a également pu choquer des Iraniens, qui ne se sentent absolument pas représentés par ces Barbies et Ken conduisant des cabriolets rutilants et portant des montres en or massif. Ainsi, en réaction, le compte « Poor Kids of Tehran » (« Gosses de pauvres de Téhéran ») a-t-il été créé par un internaute pour témoigner du quotidien d’une partie bien plus représentative de la jeunesse téhéranaise. 

Sur ce compte sont publiées les photos d’enfants au travail, de vieux frigos quasi vides et de SDF. « Poor Kids of Tehran » veut rappeler, qu’en Iran, « on ne fait pas la fête tout le temps » et que « tout le monde n’a pas les moyens de vivre comme ça ».

La presse iranienne également n’hésite pas à égratigner « Rich Kids Of Tehran ». Comme le quotidien populaire Haft-e-Sobh, parlait jeudi 9 octobre d’ « une classe de jeunes gens qui, grâce à leur fortune, font la fête, ont leur propre style de vie et à qui le système iranien ne peut pas toucher ».

Sur le fait que les règles et les sanctions ne seraient pas appliqués pareil pour tous, une jeune Téhéranaise s’exprime dans le Times : « Tout le monde connaît ces gens. Pour la plupart, ils ont des pères intouchables. (…) S’ils ont des soucis, ce sera vite oublié. Mais tout le monde n’a pas cette chance. »

 

 

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