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Royaume-Uni: le parti eurosceptique Ukip entre à la Chambre des communes

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C’est un coup de tonnerre. Cinq mois après sa victoire aux européennes, le parti anti-immigration et eurosceptique United Kingdom Independence Party (Ukip, Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) a remporté son premier siège à la Chambre des communes britannique. 

Selon des résultats officiels publiés dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre, la formation populiste de Nigel Farage a gagné haut la main – avec 60% des voix – l’élection législative partielle organisée dans la circonscription de Clacton-on-Sea (dans l’Essex, à l’Est de l’Angleterre).

« Muselé »

Douglas Carswell, 43 ans, candidat de l’Ukip et député sortant, était le grand favori de ce scrutin qu’il avait lui-même provoqué en claquant la porte du parti conservateur au pouvoir, fin août. « Les dirigeants du parti conservateur ne sont pas du côté des gens, ils ne s’intéressent qu’à leur propre carrière », explique à La Croix l’élu de Clacton, qui affirme ne plus être « muselé ».

La victoire de Douglas Carswell valide le succès de l’Ukip aux européennes et permet à Nigel Farage de prendre date pour les élections générales de 2015, où il compte poursuivre son « offensive contre Westminster ». « Vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous », avait-il averti en mai.

La perte de la circonscription est un camouflet pour David Cameron, souligne l’AFP. Le Premier ministre conservateur, sous la pression des eurosceptiques de son camp, a promis un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Europe en 2017 s’il remporte le scrutin de 2015.

Exutoire

Ancien trader, souverainiste et eurosceptique, Nigel Farage se définit comme un libéral. En mai, Didier Revest, maître de conférences en civilisation britannique à l’université Nice-Sophia Antipolis, expliquait à JOL Press : « L’Ukip est un exutoire qui attribue tous les maux du pays à l’Union européenne. » « Sur le plan politique, Nigel Farage joue sur la peur de la monnaie unique, et plus globalement sur la perte de souveraineté nationale. »

Son discours « séduit les classes inférieures et moyennes. On voit bien que la crise est passée par là : le Britannique moyen a le sentiment que son pays serait sorti plus vite de la crise s’il avait été moins lié au marasme européen. Il y a notamment cette idée selon laquelle une partie de la dette a été épongée par le gouvernement britannique. Un argument qui fait mouche ».

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