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Les négociations sur le nucléaire iranien en passe de s’accélérer

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Le délai d’un an que se sont accordé le 24 novembre 2013 les « 5 + 1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour parvenir à un accord définitif sur le nucléaire iranien arrive bientôt à terme. C’est pourquoi les négociateurs des différents pays se retrouveront à Vienne le 18 novembre pour tenter de trouver un accord avant cette date butoir. L’occasion pour nous de faire un point sur l’état des négociations dans ce dossier délicat.

[image:1,l] Le nucléaire iranien (crédit: Shutterstock)

Les centrifugeuses au centre des débats

Le mot-clé des négociations : « centrifugeuses ». En effet, ces fameuses centrifugeuses permettent d’enrichir l’uranium qui est ensuite utilisé pour alimenter une centrale civile et pourrait donc être utile pour la fabrication d’une bombe atomique. Aujourd’hui, l’Iran possède près de 20 000 centrifugeuses alors que lors des premières négociations en 2003 la République islamique n’en comptait que 160.

C’est pourquoi les pays du « 5 + 1 » insistent pour réduire de manière significative le parc iranien de centrifugeuse à l’image de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français qui a déclaré le 10 juin dernier que l’Iran « ne peut revendiquer que quelques centaines de centrifugeuses ». De son côté l’Iran, représenté par son Guide suprême, Ali Khamenei estime que le pays a besoin à terme de 190 000 centrifugeuses. Un fossé abyssal sépare ces deux estimations. Pour Washington la limite se situerait plutôt autour de 4 000 à 6 000 centrifugeuses.

Barack Obama a d’ailleurs laissé entendre le 5 novembre dernier qu’un accord avait été proposé à Téhéran sur ce sujet. « Nous leur avons présenté un cadre qui leur permettrait de répondre à leurs besoins pacifiques en matière d’énergie ». D’après le New York Times, l’Iran aurait accepté d’envoyer une partie de son stock d’uranium déjà enrichi en Russie où il serait transformé en barres de combustible utilisable uniquement par la centrale nucléaire civile iranienne de Bouchehr. En contrepartie, les Occidentaux auraient accepté que l’Iran conserve un nombre plus grand de centrifugeuses tant que le pays réduit son stock d’uranium enrichi.

D’autres mesures peuvent être envisagées

En effet, se concentrer uniquement sur le nombre de centrifugeuses serait une erreur. « Il y a d’autres moyens qui peuvent rallonger le temps nécessaire à la production d’uranium de qualité militaire » comme le suggère l’ONG américaine Arms Control Association. A titre d’exemple, il est possible d’allonger ce délai si le stock d’uranium déjà enrichi est ensuite converti en poudre, forme sous laquelle l’usage militaire est rendu impossible, et placé sous contrôle international. Cette mesure peut être une bonne solution car elle répond aux attentes des deux parties. D’un côté l’Iran ne tire pas un trait sur le développement d’une industrie nucléaire civile et de l’autre les « 5 + 1 » sont assurés que cet uranium ne sera pas utilisé à des fins militaires.

Si un accord est finalement trouvé à Vienne, l’Iran a demandé à ce que toutes les sanctions économiques qui frappent le pays depuis 2006 soient levées le plus rapidement possible. Le coût des sanctions qui se sont abattues sur le régime de Téhéran depuis presque dix ans est de l’ordre de 480 milliards de dollars, soit un an de PIB pour l’Iran.

Même si les Occidentaux ont déjà fait quelques efforts pour montrer leur bonne volonté en procédant à une levée partielle des sanctions le 20 janvier dernier, ils n’acceptent pas la levée immédiate de toutes les sanctions dès qu’un accord sera signé. En effet, les Occidentaux insistent pour travailler sur une stratégie de donnant donnant et affirment qu’ils lèveront ces sanctions au fur et à mesure de la bonne application de l’accord. Nous en saurons surement plus lors de la rencontre prévue le 18 novembre à Vienne.

 

 

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