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Quel président était Blaise Compaoré?

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Il n’aura suffi que de quelques jours aux Burkinabés pour se défaire d’un président qui les dirigeait depuis 27 ans. Vendredi 31 octobre, à la suite des vagues de manifestations provoquées par l’annonce d’une éventuelle modification de la Constitution, Blaise Compaoré a annoncé qu’il quittait le pouvoir en réclamant des élections « libres et transparentes » sous 90 jours.

Le chef d’état-major reprend le pouvoir

C’est désormais le chef d’état-major des armées, Nabéré Honoré Traoré qui tient les rênes du pouvoir. Dans un communiqué, ce dernier a annoncé qu’il allait « assumer » les fonctions de « chef de l’Etat ».

« Conformément aux dispositions constitutionnelles, constatant la vacance du pouvoir ainsi créée, considérant l’urgence de sauvegarder la vie de la nation […], j’assumerai à compter de ce jour mes responsabilités de chef de l’Etat », a-t-il assuré.

Toutefois, et malgré la démission du chef de l’Etat, les manifestants ne désarment pas. En effet, si Blaise Compaoré est tombé, Nabéré Honoré Traoré demeure selon l’opposition un ami du régime qui ne fera rien contre l’avis du président déchu. A la place de ce chef d’état-major, certains Burkinabés auraient préféré un général en retraite du nom de Kouamé Lougué.

Président depuis 27 ans

C’est la fin d’une époque pour le Burkina Faso. Il y a 27 ans, le 15 octobre 1987, alors qu’il vient de finir des études militaires en Algérie, Blaise Compaoré prend le pouvoir aux mains de Thomas Sankara qui sera tué durant cette journée qu’on appellera ensuite le « Jeudi noir ».

SI Blaise Compaoré a toujours affirmé que la mort de Thomas avait été un « accident », certains voient dans les événements qui se déroulent aujourd’hui une vengeance contre le réel instigateur de ce meurtre.

Quatre ans après le coup d’Etat, Blaise Compaoré se présente officiellement devant le peuple à l’occasion d’élections présidentielles. Celles-ci seront boycottées par l’opposition et Blaise Compaoré deviendra officiellement, et pour un premier mandat, président du Burkina Faso.

Depuis, et par de multiples révisions et interprétations variées de la Constitution, le président burkinabé a enchaîné les mandats et s’apprêtaient même à entamer son 5ème si le « Printemps burkinabé » ne l’avait pas arrêté dans ses projets.

Un repère pour la communauté internationale

Malgré son arrivée controversée au pouvoir, Blaise Compaoré se trouvera être un président de confiance pour la communauté internationale et notamment les Occidentaux.

A l’intérieur, malgré quelques manigances pour rester au pouvoir le plus longtemps possible, Blaise Compaoré sera l’homme de la démocratie. Celui qui instaurera le multipartisme, la liberté de la presse.

Sur le plan international, le nom du président revient souvent lorsqu’éclatent les crises au Togo, en Côte d’Ivoire ou encore au Darfour.

Plus récemment, c’est au Mali que les talents diplomatiques de Blaise Compaoré ont été requis par la communauté internationale. Pour la France notamment, le président burkinabé était un allié de poids dans la région et le Quai d’Orsay rappelait d’ailleurs récemment que « Le Burkina Faso est un partenaire important pour la France et joue un rôle essentiel dans la stabilité de la région et la résolution des crises ».

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