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La mobilité verte: un vecteur de croissance en Arabie Saoudite

L’absence de normes pour les automobilistes, le prix  défiant toute concurrence du pétrole et l’inexistence de tout système de transport en commun ont conduit à un taux de pollution plus qu’inquiétant dans les villes d’Arabie Saoudite, particulièrement à Riyad. À tel point que les autorités ont décidé d’y remédier. Fin novembre, la RATP a obtenu la conception du réseau de bus qui doit quadriller la capitale tandis qu’un réseau métropolitain est en cours de construction. Une grande première qui pose les jalons d’une mobilité plus verte dans le Royaume et qui promet de se reproduire dans les autres villes.

Les lignes bougent en Arabie saoudite. Le 20 novembre, le groupe RATP Dev et Saudi public transport company (Saptco), un exploitant saoudien de transports par autocars, ont signé, sous le patronage de l’organisme des transports de la ville, l’Arriyadh Development Authority, le contrat pour la gestion du réseau, la fourniture et la maintenance des bus de Riyad.

C’est une étape nouvelle de franchie en faveur d’une mobilité plus verte dans le royaume. Le problème de la pollution urbaine s’y pose en effet avec acuité. À titre de comparaison, l’Arabie Saoudite fait partie des 46 villes connaissant un taux de pollution supérieur à celui de Pékin.

Le fait que les voitures ne soient soumises à aucune norme et que l’essence coûte très peu cher (un plein d’essence est estimé à 4 euros) n’invite pas vraiment les habitants à y renoncer, surtout quand il n’y a aucune autre alternative, ce qui a pour résultat le trafic et la pollution que l’on sait. Peuplé de 5,7 millions d’habitants, Riyad est vouée à encore voir considérablement croître sa population : elle devrait atteindre le chiffre de 8,3 millions d’habitants en 2030. 

À l’heure actuelle, la capitale n’est pourvue d’aucun système de transport public urbain. Autrement dit, 90 % des déplacements se font en véhicule particulier. En outre, avec l’accroissement démographique et l’extension de la superficie urbaine, il est à prévoir que les bouchons s’aggravent et que les distances entre domicile et lieu de travail s’allongent. C’est à partir de ce constat que les autorités ont décidé de prendre la main sur ce dossier.

« L’Arabie saoudite va devenir dans les mois et années à venir un chantier à ciel ouvert avec des projets majeurs de bus et/ou de métro dans les cinq grandes villes du Royaume : Riyad, La Mecque, Medina, Djeddah, Dammam », a déclaré Khalid Al Hogail, CEO de SAPTCO, avant d’ajouter  que si le choix s’était porté sur la RATP, c’est pour sa capacité à « s’adapter aux environnements culturels les plus divers ».

Il y a donc de fortes chances de voir ces partenariats se prolonger à l’avenir dans les autres villes du Royaume ; la RATP étant en bonne place pour se voir confier les belles opportunités dans le secteur des transports en commun.

L’objectif est donc clair: inciter les automobilistes à modérer le recours à la voiture. « Il est essentiel de délivrer un très haut standard de qualité dans un pays où la voiture privée est la norme. Cela veut dire des fréquences très régulières, un maillage de réelle proximité, une billettique et une information voyageur ultra performantes, ainsi qu’une culture de la relation client de tout premier plan », a fait valoir le Président du Directoire de RATP Dev, François-Xavier Perin. « Bien plus qu’un projet de transport, c’est un projet global de mobilité qui va influencer en profondeur le “vivre en ville”», a-t-il également expliqué.

C’est un chantier de grande ampleur puisqu’il s’agira pour l’opérateur de dessiner l’intégralité du réseau de bus couvrant 1000 kilomètres, comprenant une centaine de lignes et une flotte de 1000 véhicules. Autre bonne nouvelle pour l’avenir : le métro automatique est en cours de construction et l’inauguration des 6 lignes de métro devrait se faire d’ici 4 ans.  Il s’agit d’un réseau de 176 kilomètres de métro pourvu de 85 stations.    
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