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Du nouveau sur l’identité de la Française enlevée à Sanaa

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Une ressortissante française et son garde du corps ont été enlevés mardi dans le centre de Sanaa, la capitale du Yémen. Les faits, révélés par les services de sécurité yéménites, se sont déroulés alors que la femme se rendait sur son lieu de travail.

Les services mobilisés

« C’est une jeune fille de 30 ans qui travaille pour la Banque mondiale et qui dans le cadre de ses activités a été enlevée devant un ministère au Yémen », a déclaré le chef de l’Etat François Hollande lors d’une conférence de presse à l’Elysée. « Nous demandons à ce que sa libération intervienne dans les meilleurs délais, nous cherchons à la localiser et nous ferons tout pour qu’elle puisse retrouver la liberté ».

L’enlèvement de la jeune Française et de son chauffeur yéménite avait été annoncé mardi matin par des sources au sein des services de sécurité yéménites.

« Pas une tête brûlée »

Isabelle Prime était installée là-bas depuis novembre 2013, selon son père, cité par RTL. Il n’était pas « forcément inquiet » de savoir qu’elle était au Yémen, indique RTL. « Ce n’était pas une tête brûlée », a-t-il précisé selon la radio. « Isabelle voulait toujours être la dernière à partir. Elle est très investie, elle adore son travail. Elle a toujours tendance à minimiser les risques de sa mission qui consiste à venir en aide aux plus pauvres », témoigne Francisco Ayala, employeur d’Isabelle Prime, pour France 2.

Sortie en 2008 d’une école de commerce à Reims, Isabelle a également passé un an à Sciences Po Paris avant de travailler pour plusieurs entreprises françaises au Moyen-Orient. Elle revenait régulièrement dans l’Hexagone, où elle a passé les fêtes de Noël avec ses proches.

L’ambassade fermée, les expatriés priés de partir

« Le centre de crise du Quai d’Orsay est en contact avec sa famille », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. « Compte tenu de la dégradation des conditions sécuritaires au Yémen, nous renouvelons avec insistance la recommandation faite il y a déjà deux semaines à tous nos compatriotes de quitter au plus vite le pays.« 

A l’image de plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la France a fermé le 13 février dernier son ambassade à Sanaa, contrôlée depuis septembre par les miliciens chiites houthis.

Le pays au bord de l’effondrement

L’Onu a estimé la semaine dernière que le Yémen était au bord de l’effondrement et de la guerre civile depuis la prise du pouvoir par la milice qui a poussé le président Abd-Rabbou Mansour Hadi à la démission et dissous le parlement.

Divisé entre chiites et sunnites, le Yémen a basculé dans le chaos en début d’année. Les milices chiites, longtemps confinées dans le nord du pays, ont attaqué le palais présidentiel et se sont emparées de Saana fin janvier. Le 13 février dernier, la France a fermé son ambassade, imitant l’Égypte et les États-Unis.

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La crainte d’une montée d’Aqpa

Le vide du pouvoir fait craindre la montée en puissance d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) dans le pays.

Les frères Chérif et Saïd Kouachi, qui ont tué 12 personnes dans l’attaque contre Charlie Hebdo le 7 janvier, ont dit avoir été envoyés par Aqpa avant d’être enlevés par la police.

François Hollande a demandé à tous les Français « qui sont dans des zones particulièrement difficiles, où il y a des risques pour leur propre sécurité de tout faire pour se tenir le plus loin possible de ces zones« .

« Il y a des dangers réels, d’enlèvement, de terrorisme », a-t-il souligné. 

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