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COP 21 : premières divisions

Les négociations climatiques préliminaires à la COP 21 ont commencé à Bonn en Allemagne. Chaque semaine ou presque fournit un rappel de l’urgence de la situation climatique mondiale, avec pas plus tard que lundi, le typhon Koppu qui, en balayant le nord des Philippines. Il a causé la mort de 16 personnes, Et contraint plus de 60 000 personnes à quitter leur domicile selon un bilan provisoire. Pourtant, certains ont plutôt intérêt à ralentir le processus des négociations, à l’image du Canada (8e pays pollueur) ou de la Russie (4e pollueur mondial), dont le réchauffement pourrait être favorable à l’agriculture, ou à travers l’ouverture de nouvelles routes maritimes.

Dans cette atmosphère de main à la pâte, où chacun défend sa paroisse, les producteurs d’or noir du Golfe brillent par leur discrétion. Les acteurs du Proche et du Moyen-Orient, tout comme le Nigeria et le Venezuela, ne sont pas plus bavards sur leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors que 153 pays ont déjà remis leur contribution nationale, la plupart des Etats pétroliers manquent à l’appel, notamment l’Arabie saoudite, dernier pays du G20 à n’avoir pas fait connaître ses intentions dans la lutte contre le réchauffement.

L’héritage économique de ces pays, qui possèdent encore d’immenses ressources fossiles, sera anéanti d’ici à la fin du siècle, d’où l’intérêt pour eux de grappiller encore quelques années. L’OPEP durant les pourparlers de Kyoto, en 1997, avaient alors demandé des aides financières pour soutenir leur diversification, au titre des compensations prévues par le protocole. Cette revendication, venant de pays qui n’étaient pas dépourvus de moyens, a été très mal accueillie.

Aujourd’hui, la question des transferts de technologie ne concentre pas toute l’attention de leurs négociateurs arabes réunis à Bonn. Pas question pour les producteurs pétroliers d’accepter la perspective d’une décarbonation de l’économie mondiale. A Lima en décembre 2014 ou à Bonn cet été, le sujet constituait déjà une ligne rouge. Rappelons que, pour limiter le réchauffement à 2 °C d’ici à 2100, la mutation vers une société bas carbone demande une division par trois des émissions mondiales de gaz à effet de serre vers 2050, puis de devenir neutre en carbone à l’horizon 2100.

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