Site icon La Revue Internationale

Syrie : des négociations en cours pour évacuer des civils malades de Madaya

Un convoi de 44 camions transportant de la nourriture, des médicaments et des couvertures était entré lundi dans Madaya, où 28 personne sont mortes de faim depuis le 1er décembre, selon l’ONG Médecins sans frontières (MSF). La ville syrienne de 42 000 habitants située à 40 km de Damas, le siège qui dure depuis six mois a plongé la population dans la famine. Près de 400 personnes sont « en grand danger de mort », ont alerté les Nations unies, qui devaient mener ce mardi les premières évacuations de civils. 

Le siège remonte à juillet dernier. L’armée syrienne et ses alliés du Hezbollah libanais tentent alors de chasser les rebelles, menés par les salafistes d’Ahrar al-Sham, de la ville voisine de Zabadani. A la lisière du Liban, Zabadani est jugée stratégique par le Hezbollah, ainsi que par Damas, situé à moins d’une heure de route. Des fils de fer barbelé sont tendus, des mines posées et des snipers déployés. « Sur un strict plan militaire, le siège de Madaya ne se justifie pas, car la ville n’est pas une place forte rebelle, à la différence de Zabadani. C’est plus un moyen de faire pression pour récupérer Zabadani », explique Thomas Pierret, maître de conférences à l’Université d’Edimbourg (Ecosse).

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, la Grande-Bretagne et la France ont réclamé chacun un accès humanitaire « complet » aux villes syriennes assiégées. Pour les évacuer en sécurité par la route ou les airs, a-t-il ajouté devant les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité, réunis à huis clos, il faudra des assurances de la part du gouvernement syrien mais aussi « d’autres parties. » e ravitaillement de Madaya, a été extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internationaux concernés.

Ces derniers jours, les réseaux sociaux avaient diffusé des photos et vidéos montrant des enfants décharnés à Madaya. Le régime a affirmé qu’elles étaient truquées. Après un tollé international provoqué par les informations sur la situation alarmante à Madaya, dans la province de Damas, le régime a néanmoins cédé en autorisant l’entrée lundi de 44 camions d’aides humanitaires.

Quitter la version mobile