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La France et les Etats-Unis condamnent les bombardements des forces kurdes en Syrie

Depuis quelques jours, l’artillerie turque bombarde depuis la frontière des positions des Unités de protection du peuple (YPG), les milices du Parti de l’union démocratique (PYD), autour d’Azaz, ville située au nord d’Alep, à cinq kilomètres seulement de la frontière turque, en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie. Ces tirs interviennent alors que les kurdes se sont emparés, ces derniers jours, de régions contrôlées par des rebelles islamistes proches de la Turquie. Après l’aéroport de Minnigh et la ville de Deir Jamal, des obus turcs se sont abattus sur le camp militaire de Kibar, près de la ville de Efrin, principal fief kurde au nord d’Alep.

Ces frappes n’ont pas empêché les Unités de protection du peuple kurde de poursuivre leur progression. Ce dimanche, elles ont pris la localité de Aïn Dakna, au nord de Tall Rifaat, une ville située à 20 kilomètres de la frontière avec la Turquie, et défendue par une coalition islamiste, dont le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda. Les YPG, soutenues par la coalition emmenée par les Etats-Unis contre le groupe Etat islamique en Syrie, sont liées au Parti kurde de l’Union démocratique, que la Turquie considère comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan et, à ce titre, comme une organisation terroriste.

Washington, qui compte de plus en plus sur les combattants kurdes syriens pour s’opposer à l’organisation Etat islamique, a exhorté dès samedi la Turquie à cesser ces tirs d’artillerie. Sur la même ligne que Washington, Paris a exprimé « sa préoccupation à l’égard de la dégradation continue de la situation dans la région d’Alep et au nord de la Syrie. » Le président américain, Barack Obama, a aussi demandé à son homologue russe, Vladimir Poutine, de mettre fin aux frappes de l’armée russe en Syrie contre des groupes de l’opposition modérée, conformément à l’accord international conclu à Munich, jeudi.

Le régime syrien a, lui, demandé, dimanche, au Conseil de sécurité de l’ONU de « mettre un terme aux crimes du régime turc ». Damas a également accusé Ankara d’avoir permis le passage en Syrie d’armes et de combattants vers la province d’Alep, où les forces gouvernementales mènent une vaste offensive contre les rebelles. Pour tenter de stopper l’avancée des combattants kurdes, Ankara aurait en effet également fourni des facilités logistiques importantes aux rebelles. La chaine de télévision panarabe al-Mayadeen a rapporté que 400 jihadistes d’un groupe appelé la « Légion de Syrie », partis de la province voisine d’Idleb, sont entrés à Tall Rifaat pour prêter main-forte aux défenseurs de la ville.

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