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Lancement de délicats pourparlers à Genève autour de la question humanitaire en Syrie

L’émissaire spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, tente depuis ce matin de mettre en place un premier cadre humanitaire pour la gestion du conflit syrien. L’ONU ne cache pas sa satisfaction de voir le Haut comité des négociations (HCN), le groupement des mouvements d’opposition, se joindre finalement aux pourparlers qui se sont ouverts vendredi à Genève. Le Haut Comité des négociations (HCN) créé le mois dernier en Arabie saoudite par des partis politiques et des groupes armés avait auparavant exclu de négocier avec Damas en l’absence de mesures concrètes dans le domaine humanitaire.

 Ce coup de théâtre a fait renaître l’espoir de voir enfin toutes les parties au conflit syrien s’asseoir autour d’une même table. Reste à trouver un point d’accord entre des camps sur les nerfs, qui avancent des demandes pour l’instant inconciliables. La délégation, dirigée par le général Assad Al Zoubi, un ancien officier sunnite de l’armée syrienne, a fait connaitre ses demandes dès son arrivée en Suisse : elle réclame l’application des mesures humanitaires prévues par la résolution 2254, votée le 18 décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l’ONU, soit la levée des sièges, l’arrêt des bombardements de civils et la libération de 3 000 détenus, dont 700 dans la ville de Deraa.

A quelques kilomètres de là, dans un hôtel près de l’aéroport, le chef de la délégation du gouvernement, Bachar Al-Jaafari, a rétorqué qu’ « aucune précondition » ne serait acceptée. Mais il s’est dit prêt à discuter de mesures humanitaires, comme la libération de détenus. La réunion « de courtoisie » entre M. De Mistura et la délégation du HCN a néanmoins un peu dissipé la défiance de l’opposition envers l’émissaire onusien, ce qui est déjà un acquis. « La rencontre d’aujourd’hui a été très positive », a déclaré le porte-parole du HCN, avant de rappeler l’urgence de la situation. « Il est important pour nous de voir arriver des vivres pour nos enfants qui meurent de faim. »

Les Kurdes syriens du PYD (Parti de l’Union démocratique) ne sont pas invités à la table des discussions pour l’instant. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, qui s’exprimait sur France Culture, a confirmé cette absence ce matin.

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