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Syrie : une trêve toujours aussi fragile

La trêve, demandée par les Etats-Unis et la Russie, est d’une ampleur sans précédent
Elle exclut cependant les groupes djihadistes comme Al-Nosra ou l’organisation Etat islamique (EI), qui contrôlent plus de 50% du territoire. L’accord est le premier du genre à être mis en œuvre depuis quatre ans et, s’il est respecté, il marquera la trêve la plus importante depuis le début du conflit syrien en 2011. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme pourtant que des raids ont visé, dimanche 28 février au matin, plusieurs villages dans l’ouest de la province d’Alep, un territoire où sont présentes l’Armée syrienne libre et des organisations djihadistes, notamment le Front Al-Nosra.

L’opposition au régime de Damas a accusé la Russie d’avoir procédé à ces frappes et ajouté vouloir en appeler aux Nations unies et aux pays qui soutiennent le processus de paix. Mais elle a assuré qu’elle continuait de respecter la trêve. « Il a été décidé de rester calme, de ne rien faire, et je pense qu’ils vont s’en tenir à la trêve », a déclaré Salim al Mouslat, porte-parole du Haut conseil pour les négociations (HCN). Le général Sergueï Kouralenko, responsable du Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie, a lui accusé les insurgés d’avoir enfreint à neuf reprises l’accord.

Mettant à profit cette trêve sans précédent, l’ONU a annoncé dimanche qu’elle allait renforcer ses opérations humanitaires pour porter assistance dans les cinq prochains jours à plus de 150.000 personnes dans des localités syriennes assiégées par l’un ou l’autre des belligérants. Acceptée par le président Bachar al Assad et la plupart de ses adversaires, la trêve doit permettre le renforcement de l’aide humanitaire aux populations civiles et l’ouverture de nouveaux pourparlers pour tenter de trouver une issue à la guerre, qui a déjà fait plus de 250.000 morts et 11 millions de réfugiés et déplacés.

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