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Législatives iraniennes : une victoire symbolique pour les réformateurs

Les Iraniens votent ce vendredi 26 février dans le cadre d’élections considérées comme un scrutin de popularité crucial. Les résultats officiels et définitifs rendus publiques lundi 29 février montrent que les alliés modérés du président iranien, Hassan Rohani, ont fortement progressé face aux conservateurs. Cependant aucun des deux camps n’a obtenu la majorité au Parlement. Pour pourvoir les 69 sièges où aucun des candidats n’a récolté un nombre suffisant de voix pour pouvoir être élu au premier tour, un second tour aura lieu en avril.

Dans l’état, les modérés ont fortement progressé, mais ils demeurent le second parti du pays. Sur les 290 sièges au Majlis, le parlement iranien, 103 sont occupés par des conservateurs ou proches, 95 par des réformateurs/modérés ou proches, et 14 par des indépendants dont la tendance politique est encore inconnue. Il faut y ajouter 4 conservateurs modérés ayant été soutenus par les réformateurs et 5 représentants des minorités religieuses qui n’ont généralement pas d’affiliation politique. Le Parlement comptera au moins quatorze femmes, en majorité réformatrices, contre neuf auparavant, toutes conservatrices.

Il s’agit néanmoins d’une progression massive pour les libéraux, soutenant l’actuel président Hassan Rohani. Cela s’explique par le boycott partiel des législatives de 2012 par les modérés. Ces derniers n’avaient obtenu qu’une trentaine de sièges à l’époque – contre environ 200 aux conservateurs. Les « ultras » ont, eux largement décliné.  Aucun des candidats de la liste ultraconservatrice ne figure parmi les trente élus de Téhéran. Le chef de file de ce mouvement critique de l’accord sur le nucléaire et de la collaboration du Parlement avec le gouvernement Rohani, Gholam Ali Haddad-Adel, figure à la trente et unième place.

De même, à l’Assemblée des experts, qui était élue le même jour : leurs principaux candidats sont recalés. L’ayatollah Mohammad Taghi Mesbah Yazdi, un clerc rigoriste en matière de mœurs, partisan intransigeant de l’autorité du Guide suprême sur l’ensemble de la vie politique et critique de toute « sédition » réformatrice, s’en trouve exclu. L’actuel chef de l’Assemblée, l’ayatollah Mohammad Yazdi, proche du Guide suprême, est également rejeté. A défaut de pouvoir s’imposer dans cette élection, les réformateurs avaient mené campagne à Téhéran pour éliminer ces personnalités emblématiques.

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