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Des attentats de Daech font 148 morts en Syrie

Sept explosions se sont succédé en l’espace d’une demi-heure environ, à partir de 9 heures du matin, entre Tartous et Jablé, sur le littoral méditerranéen syrien. Des attentats d’une rare violence et faits extrêmement rares, perpétrés au coeur du fief de Bachar al-Assad. Au total, la police a fait état de quatre voitures piégées et de trois attentats suicide, tandis que l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté deux attentats à la voiture piégée et cinq attaques suicides. Les explosions ont visé la gare routière de Tartous et la gare routière, la compagnie d’électricité et deux hôpitaux de Jablé.

Le mode opératoire est la marque de fabrique d’Al-Qaïda, dont est issu l’EI. Ce dernier groupe n’a pas de présence connue sur la côte syrienne, contrairement au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, qui combat le régime dans la province de Lattaquié. Dans sa revendication, diffusée par l’agence de presse Amaq qui lui est liée, le groupe djihadiste précise que ses commandos ont visé des rassemblements d’Alaouites, la branche de l’islam chiite à laquelle appartient le président Bachar al Assad.

Ces attaques sont inédites dans ces deux villes relativement épargnées par la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans. « C’est une stratégie qui a particulièrement réussi aux prédécesseurs de l’EI en Irak : couper un pays en deux, le long des lignes de fractures confessionnelles, de façon à monter les communautés les unes contre les autres », a commenté sur Twitter l’analyste Charles Lister, spécialiste du phénomène djihadiste.

Les attaques des deux villes sont stratégiques pour le groupe terroriste. D’un côté, la ville portuaire de Tartous abrite la seule base de la marine russe en mer Méditerranée alors que la Russie est un soutien au régime de Bachar el-Assad. De l’autre, Jableh se trouve à seulement 25 kilomètres du village d’origine de la famille du président syrien.

Pendant ce temps, les accords de cessez-le-feu piétinent. Les tractations amorcées en février à Genève sont au point mort depuis des semaines, en raison de positions inconciliables sur l’avenir politique du président syrien, Bachar Al-Assad. Quant aux violences, elles sont reparties à la hausse dans la région d’Alep et de Damas, après une accalmie surprise au mois de mars, à la suite d’un accord de trêve négocié entre Moscou et Washington.

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