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Iran et enfants soldats, ou l’ombre des années 80…

La propagande de l’état Iranien ne connait aucune limite. Et on ne peut pas dire qu’elle soit étouffée par un trop plein de décence. Alors que la guerre fait rage dans les états voisins et que l’économie du pays est exsangue, menant ainsi le peuple à de nombreuses contestations toujours plus durement réprimées, le gouvernement « modéré » de M. Rohani publie et diffuse messages et vidéos montrant des enfants soldats prêts à en découdre.

 

« Je revêts mon linceul de martyre »

L’Iran continue ses efforts dans le soutien logistique et militaire de son allié Syrien. Dans un premier temps, c’est le corps des gardiens de la révolution, et une division composée de mercenaires étrangers (Libanais, d’Iraquiens et Afghans) qui s’en allaient combattre les rebelles au régime de Bachar Al Assad. Désormais, le régime communique sur l’envoi de ses propres enfants au front, poussés par un endoctrinement digne des heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité.

 

Et ceci n’est pas à prendre à la légère. Non seulement, le fait d’envoyer des enfants combattre, les armes à la main, pour une idéologie à laquelle ils sont tout à fait étrangers, est une preuve supplémentaire du peu d’humanité du gouvernement Iranien. Mais en sus, ces faits rappellent de très mauvais souvenirs aux Iraniens, déjà témoins de pareille folie dans les années 1980, alors que l’Iran et l’Irak s’affrontaient.

 

Assez étrangement, et alors que le VEVAK (services de renseignement Iranien) a toujours cherché à répandre l’idée que les jeunes Iraniens ne voulaient surtout pas d’une seconde révolution (discours permettant d’asseoir le régime en place), et donc qu’ils refusaient toute violence, c’est ce même service qui diffuse ces images d’enfants reprenant en chœur le refrain de la haine, de la guerre et du sang.

 

Cette apologie de la guerre en Syrie et cet embrigadement de la jeunesse Iranienne démontrent à quel point les finances du régime sont exsangues. En effet, si une guerre doit être menée, que valent de frêles enfants face à des militaires surentrainés ? Bien entendu, l’objectif ne se situe pas forcément là où l’on regarde. Le but, très maladroit, est bien plus d’essayer de montrer au voisinage direct de l’Iran que la jeunesse du pays est prête à en découdre pour défendre la révolution islamique. Fabriquer du fond pour vendre de la forme. Comploter pour donner l’image d’une réelle ferveur populaire autour des idées défendues par M. Khamenei et M. Rohani. En somme, tenter d’effrayer un peu les adversaires en prétextant devoir sauver le mausolée Zinab, en Syrie, avant d’aller marcher sur Jérusalem, avec une armée d’enfants…

 

Un effet contraire à celui escompté.

En procédant de la sorte, le régime a cru qu’il pouvait réunir derrière lui toute la jeunesse Iranienne. Mais c’est bien l’effet inverse qui se produit. Le peuple a su conserver en bonne place dans sa mémoire les événements des années 80, et fustige cette propagande éhontée. Certes, les Iraniens ne veulent plus de violences, mais ils sont encore prêts à se défendre pour reconquérir leur liberté et leur dignité. Et s’il faut recommencer, comme en 2009, ils recommenceront. Mais cette violence sera alors tournée contre le régime fasciste en place, aucunement contre d’autres pays.

 

En fin de compte, l’exercice de cette propagande démontre à quel point le régime Iranien est à bout de souffle. Il donne les clefs, pour qui veut bien les voir, d’un régime en plein déclin, s’effondrant sur lui-même. Khamenei est vieux et malade. La répression est devenue le seul outil de communication des dirigeants vers le peuple. L’économie du pays est à deux doigts de s’effondrer. Les manifestations et contestations à répétition des ouvriers, des enseignants, des routiers, du personnel médical, et de bientôt tout le pays sont de plus en plus nombreuses. Le seul moyen pour le gouvernement Rohani de défendre son point de vue, de faire la guerre, serait-il d’envoyer de jeunes enfants se faire exploser sur les mines ?

 

Le texte de la chanson :

« Sur les ordres de mon leader (Khamenei), je suis prêt à donner ma vie. Le but n’est pas simplement de libérer l’Irak et la Syrie. Mon chemin passe par le pèlerinage sacré (en Syrie), mais mon but est de rejoindre Jérusalem.

Je ne regrette pas de quitter mon pays ; le long de ce juste chemin, je revêts mon linceul de martyre… De Masshad, j’irai à pied jusqu’à Damas. Je suis comme l’oiseau qui afflue vers le pèlerinage sacré. »

 

VIDEO

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