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Les Iraniens privés de pèlerinage à la Mecque

Malgré des semaines de négociations entre Riyad entre Téhéran, pour la seconde fois en près de 30 ans, les Iraniens ne se rendront pas en Arabie saoudite pour le pèlerinage de La Mecque, l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle qui en a les moyens doit accomplir au moins une fois dans sa vie. Le ministre iranien de la Culture iranien Ali Jannati a annoncé que ses citoyens ne pourraient pas participer au pèlerinage du hajj en raison d’un blocage des autorités saoudiennes. « Nous avons attendu jusqu’à aujourd’hui une réponse des autorités saoudiennes, mais au vu de leur comportement dans les deux rounds de négociations avec la délégation iranienne et les obstructions qu’elles ont créées, les pèlerins iraniens ne pourront participer au rituel cette année », s’est-il justifié.

Le ministre des affaires étrangères saoudien a, quant à lui, affirmé que l’Iran avait posé des conditions « inacceptables » à la participation de ses ressortissants. Le ministre saoudien faisait allusion aux manifestations dites de « l’aversion des athées », émaillées de slogans hostiles aux Etats-Unis et à Israël, que les fidèles iraniens tentent chaque année d’organiser lors du pèlerinage en Arabie saoudite. Les deux pays avaient déjà rompu leurs relations de 1987 à 1991, en raison d’affrontements entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes lors du hajj de 1987 (plus de 400 morts dont 275 Iraniens). Pourtant, le pays a proposé délivrer des visas électroniques permettant aux Iraniens de voyager, malgré la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays depuis le mois de janvier.

Les relations entre les deux pays n’ont cessé de se détériorer depuis le précédent grand pèlerinage en septembre 2015, lors duquel une gigantesque bousculade a fait 2 300 morts dont 464 Iraniens. Mais ce qui a réellement mis le feu aux poudres est le saccage de l’ambassade saoudienne à Téhéran, par des manifestants iraniens qui protestaient contre l’exécution par Ryad d’un opposant et dignitaire religieux chiite formé en Iran. Teheran a également suspendu la oumra (le « petit pèlerinage » à la Mecque que les musulmans peuvent effectuer à tout moment) depuis avril 2015, en réaction à l’agression de deux jeunes pèlerins iraniens par des policiers saoudiens.

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