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L’opposition entre chiites et sunnites pousse l’Irak dans la crise

La « zone verte » de Bagdad, le quartier fortifié abritant les principaux lieux de pouvoir et les ambassades étrangères, reste sous haute sécurité après que des milliers de manifestants aient envahi le Parlement à Bagdad pour protester contre l’incapacité de la classe politique à s’accorder sur un nouveau gouvernement. A l’appel d’un représentant du chef politique chiite Moqtada Al-Sadr, les milliers de manifestants qui occupaient depuis samedi la zone se sont retirés. Des mesures ont été immédiatement prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité autour de la Zone verte.

De leur côté, les manifestants ont placé des barbelés sur une route menant à l’une des sorties du quartier, empêchant certains parlementaires de s’enfuir. Plusieurs véhicules ont été pris pour cible et endommagés. Cette montée des tensions intervient alors que la capitale irakienne était déjà placée en alerte ce week-end en raison des craintes d’attentats à l’occasion d’un important pèlerinage chiite (des milliers de pèlerins sont attendus mardi dans la capitale irakienne pour se recueillir sur la tombe du septième des douze imams du chiisme, Moussa Al-Kadhim). Une attaque revendiquée par Daech a d’ailleurs provoqué dans la matinée la mort d’au moins 23 personnes.

La crise a franchi une nouvelle étape cette semaine après le report de deux sessions au Parlement où les députés étaient censés se prononcer sur le projet de remaniement du gouvernement. L’opposition entre chiites et sunnites a d’ailleurs dégénéré mercredi et plusieurs députés en sont venus aux mains. « Monsieur al-Abadi est dans une position de faiblesse. Il est difficile pour lui aujourd’hui de rester Premier ministre, affirme Saad al-Moutaallibi, député chiite de l’État de droit, la liste de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki. Dans une réunion samedi dernier, tous les chefs politiques se sont mis d’accord : al-Abadi doit partir. Toute cette semaine, nous allons donc consulter des candidats et ensuite nous ferons en sorte de faire partir al-Abadi. »

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