« Ni coup d’Etat, ni diktat! »: des milliers de Turcs se sont réunis dimanche en début de soirée sur la place Taksim afin de dénoncer les dérives que le pays a suivi depuis la tentative avortée de coup d’état de la semaine du 15 juillet dernier. C’est le principal parti d’opposition, le parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate et laïc) qui avait appelé à ce rassemblement. Il a été rejoint par le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan (AKP).
Cependant, au-delà du rejet des putschistes, de nombreuses personnes semblaient déterminées à exprimer leur inquiétude après l’instauration de l’état par le président Erdogan. L’homme fort d’Ankara, qui désormais se pose en rassembleur, a en effet profité de cette tentative de coup d’état pour renforcer sa main mise sur le pays. Ce dernier a mené une purge de grande échelle dans la fonction publique.
Dernières mesures en date, la Turquie – où l’état d’urgence a été instauré jeudi pour la première fois en 15 ans – a porté de quatre à 30 jours la durée des gardes à vue et a dissous plus de 2000 institutions. Plus de 13’000 personnes ont été placées en garde à vue et 5800 sont en détention. DE plus, Amnesty International a affirmé avoir réuni des « preuves crédibles » attestant de tortures, et même de viols, de personnes détenues.