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L’armée syrienne progresse à Alep

Les forces gouvernementales syriennes ont annoncé dimanche avoir reconquis de trois nouveaux quartiers de l’est d’Alep, aux mains des rebelles depuis 2012. Sakhour, Haydariyé et Cheikh Khodr sont désormais retombées aux mains des forces de Bashar al-Assad. Cette progression permet au régime de couper définitivement Alep-Est en deux, et de considérablement affaiblir le contrôle déliant de l’opposition sur la vile. Avec la capture samedi du quartier de Massaken Hanano, le plus grand d’Alep-Est, rien ne semble pouvoir arrêter cette implacable avancée de l’armée. « L’avancée rapide de l’armée est due à sa stratégie d’attaque contre Alep-Est sur plusieurs fronts », estime Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

La prise samedi du quartier de Massaken Hanano, le plus grand de l’est de la ville, a marqué le début de cette importante avancée des soldats du régime, avec l’appui de miliciens du Hezbollah libanais, de combattants chiites iraniens, d’irakiens et d’afghans. Les forces pro-régime sont également soutenues par des bombardements russes qui sont en train de réduire la ville en gravats. Les bombardements ont atteint une brutalité sans précédent dans les quatre ans de conflit. Depuis le 15 novembre, au moins 225 civils ont été tués, dont 27 enfants, dans les quartiers est d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’est de la ville, où vivent quelque 250 000 habitants, est totalement asphyxié par un siège imposé par le régime.

Toujours selon l’OSDH , des milliers habitants ont fui Alep-Est durant les dernières 48 heures – 10 000 dans la seule nuit de samedi à dimanche. « Au moins 6 000 d’entre eux sont allés dans le quartier (sous contrôle des forces kurdes) de Cheikh Maqsoud, le reste est allé dans les zones gouvernementales d’Alep », a précisé l’OSDH. La télévision d’État syrienne a diffusé dimanche des images montrant de grands groupes de civils montant à bord de bus verts venus les évacuer du quartier de Massaken Hanano. L’ONU tente lui aussi de mettre en place un plan d’aide humanitaire et d’évacuation des blessés et des malades depuis jeudi. Le gouvernement syrien n’a toujours pas répondu aux propositions de l’organisation. « Le plan B est que les gens meurent de faim », avait dénoncé jeudi Jan Egeland, conseiller pour les affaires humanitaires des Nations unies.

Le conflit syrien a déjà fait plus de 300 000 morts depuis son déclenchement en mars 2011.

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