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Turquie : un nouvel attentat meurtrier attribué aux kurdes accentue la répression

Un double attentat suicide a touché Istanbul, samedi 10 décembre. Les faits se sont produits aux environs de 22 h 30, heure locale (20 h 30 à Paris). Une voiture piégée a explosé parmi un groupe de policiers en faction près du nouveau stade du quartier de Besiktas. Peu après, un kamikaze a actionné une bombe au milieu d’un policiers dans le parc voisin de Maçka. 44 morts, dont 36 policiers, ont perdu la vie et 150 autres ont été blessés dans la double-attaque – la quatorzième en moins de dix-huit mois. Dans un message posté sur leur site Internet, le 11 décembre, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupuscule armé lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué l’attaque.

« Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme », s’est indigné le président Recep Tayyip Erdogan, en sortant d’une réunion sécuritaire d’urgence, dimanche. Ce dernier a déclaré que le pays se battrait « jusqu’au bout contre la malédiction du terrorisme », et a promis que les coupables « paieraient un prix encore plus fort ». C’est le ministre de l’intérieur, Suleyman Soylu, qui a directement parlé des auteurs de l’attaque après la revendication. Lors des funérailles d’un des policiers tués pour, il a pris à parti le PKK, « ces animaux », qui sont « les pions de vos sombres partenaires occidentaux ». Pour le président du groupe américain de conseillers en risques Sidar Global Advisers, Cenk Sidar, l’attaque est « assurément » une réponse à la répression visant le peuple kurde.

Pour Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po et docteur en géopolitique, cependant, « les attentats de type kamikaze ça ne correspond pas au modus operandi des Kurdes. Ce n’est pas comme ça qu’ils fonctionnent ». La répression n’a pourtant pas manqué de viser la communauté kurde modérée, et le principal parti d’opposition : le Parti démocratique des peuples (HDP) a annoncé que 291 de ses membres avaient été arrêtés dans la seule journée de lundi, en réaction à la revendication de l’attentat par le groupe terroriste. Il était déjà visé par une vaste répression du gouvernement.

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