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Une reprise polémique de la colonisation à Jérusalem-Est

Israël a relancé dimanche 22 janvier la colonisation avec la publication de 566 permis de construire dans trois quartiers de Jérusalem-Est (Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo), quelques heures avant un entretien téléphonique entre Benjamin Netanyahou et Donald Trump. Ces projets avaient été gelés, fin décembre, en attendant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump – qui n’a pas fait de secret sur son soutien du gouvernement de M Netanyahou.

La décision a provoqué la colère des autorités palestiniennes, d’autant que 11000 logements supplémentaires sont également prévus. « Ils utilisent les déclarations de Donald Trump pendant la campagne – parlant de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël – et ce, pour légitimer l’annexion illégale par Israël de Jérusalem et justifier la colonisation à Jérusalem », s’est indignée Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine.

Meïr Turjeman, président de la commission de la construction et de planification de la municipalité de Jérusalem, a en effet expliqué que « « les règles du jeu ont changé avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n’avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama ». En décembre dernier, le président sortant avait en effet, pour la première fois en 35 ans, refusé d’opposer le véto américain lors du vote d’une résolution de l’ONU, condamnant les colonies israéliennes.

L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a condamné dans un communiqué ces projets de colonisation, appelant l’ONU à agir pour « stopper le gouvernement extrémiste israélien qui détruit toute possibilité de parvenir à une solution à deux Etats ». La colonisation est en effet au cœur des tensions qui empêchent la reprise des négociations entre les deux pays : environ 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est.

Un rapport interne, rédigé par les chefs de mission de l’Union européenne à Jérusalem et à Ramallah a souligné une dégradation « inquiétante » des conditions de vie dans Jérusalem-Est, « compromettant sérieusement la viabilité d’une solution à deux Etats ». Selon les auteurs, « l’aliénation et la marginalisation des Palestiniens » aura un prix pour tous. « Les tensions devraient encore s’accroître » déplore le rapport.

Le président chinois Xi Jinping a annoncé le 23 janvier, lors d’une intervention au siège de la Ligue arabe, que « La Chine soutient fermement le processus de paix au Proche-Orient et la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale ». Il a par ailleurs déclaré que Pékin « allait allouer plus de 7,5 millions de dollars au projet de construction d’une centrale électrique solaire sur le territoire palestinien ».

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