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Moubarak acquitté pour sa répression du printemps arabe

Le procès de l’ancien Raïs égyptien Hosni Moubarak aura duré quatre ans – et aura eu son lot de rebondissements. Après avoir été condamné à la prison à vie en 2012, l’ex-président avait ensuite été acquitté par une cour criminelle, décision confirmée ce jeudi 2 mars, en troisième instance. Ce jugement de novembre 2014 avait fait l’objet d’un pourvoi en cassation par le parquet. Un soulagement pour le dirigeant qui, depuis son arrestation en 2011, a passé l’essentiel de son temps dans un hôpital militaire du Caire. Hosni Moubarak, après le verdict, a regagné par hélicoptère l’hôpital.

Dans cette affaire, l’ancien Raïs, aujourd’hui âgé de 88 ans, était poursuivi pour avoir fourni des véhicules et des armes utilisés contre les manifestants du printemps arabe, et de n’avoir pas agi pour empêcher des morts durant les 18 jours qu’ont duré cette révolte populaire. Singe que le nouveau régime était favorable à l’ex dirigeant : sur les 846 personnes tuées, seules 239 apparaissaient dans l’acte d’accusation. En fin de compte, aucune de ces victimes n’aura le droit à la justice. Ses co-accusés, son ancien ministre de l’Intérieur et plusieurs responsables des services de sécurité, ont également été acquittés.

Le juge de la Cour suprême du Caire, Ahmed Abdel Kaoui, a également a décidé de rejeter la demande des avocats des victimes pour la réouverture des procès civils. Une décision qui ferme définitivement la porte à tout recours juridique ultérieur pour que cette affaire soit prise en charge par la justice. En plus des familles des victimes, pour qui la décision était « connue d’avance », l’annonce de cet acquittement a été fortement critiquées par l’opinion publique égyptienne. Cependant, une certaine lassitude s’est faite observée. Depuis le coup d’État d’Abdel Fattah Al-Sissi, en 2013, la quasi-intégralité des proches d’Hosni Moubarak poursuivis pour leur rôle dans les violences ont été acquittés.

Dans le même temps, le controversé Mohammed Morsi – proche des frères musulmans – président élu au terme des premières élections libres en Égypte, puis renversé en 2013, est lui toujours en prison. Il avait été condamné à la peine de mort le 16 mai 2015 pour avoir fomenté des violences et organisé des évasions de prison lors du soulèvement de 2011.

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