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Les Etats-Unis frappent le régime syrien

En riposte à une attaque chimique présumée imputée à l’armée de Bachar Al-Assad, les Etats-Unis ont bombardé un aéroport militaire syrien dans la nuit de jeudi à vendredi. Le capitaine Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone a expliqué que le site avait été un lieu de stockage d’armes chimiques avant 2013 et le démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Le général H.R McMaster, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump a quant à lui développé, en affirmant qu’ils avaient pris pour cible un site « où [ils pensaient] qu’il y a du gaz sarin stocké ». Il s’agit en outre de la base depuis laquelle les avions ayant participé au raid meurtrier sur la ville de Khan Cheikhoun ont décollé (86 morts).

Ce sont pas moins de 59 missiles de croisière Tomahawk qui ont été tirés à parti de deux navires en faction dans la région : le USS Porter et le USS Ross. L’armée syrienne a fait état de « six morts, des blessés et d’importants dégâts matériels », sans préciser si les victimes étaient des militaires ou des civils. Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, l’aéroport « a été presque totalement détruit : les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés ». L’armée américaine dit avoir pris pour cible des avions, des sites de stockage de carburant et de munitions, des systèmes de défense aérienne et des radars.

Donald Trump a, pour sa part, expliqué qu’« il est incontestable que la Syrie a utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses obligations en vertu de la convention sur les armes chimiques et ignoré les appels du Conseil de sécurité de l’ONU ». « Il s’agissait d’une réponse proportionnée » à l’attaque de Khan Cheikhoun, destinée à « dissuader le régime d’utiliser des armes chimiques à nouveau ». Un avis partagé par Israël et le Royaume Uni, qui tous deux ont applaudi la réaction américaine. De son côté, la France a estimé que « les Américains ont donné un début de clarification » par une « condamnation de ce que fait le régime ».

La nouvelle a en revanche été vivement critiquée par l’Iran, qui y voit une violation du droit international. Le désaveu est aussi total du côté de Moscou, bien que l’armée russe ait été prévenue à l’avance de la frappe. Pour le Kremlin, cette frappe constitue une « agression contre un Etat souverain » qui « cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable ». Un coup de froid subi entre les deux pays, alors Donlad Trump avait pour l’instant ménagé la Russie. Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs demandé la tenue d’une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.

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