Site icon La Revue Internationale

La Turquie poursuit son offensive dans une enclave kurde d’Afrin

url.jpgurl.jpg

L’armée turque et ses alliés, les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) poursuivent leur offensive militaire en Syrie, déclenchée le samedi 20 janvier. Au deuxième jour de l’opération turque Rameau d’olivier, qui vise les Unités de protection du peuple (YPG), a permis aux forces turques de pénétrer dans la région défendue par les kurdes. Cette milice kurde est considérée comme un mouvement « terroriste » par Ankara.

L’opération terrestre intervient après une intensification des tirs d’artillerie, depuis des mois sporadiques mais réguliers, et des bombardements par l’aviation turque. Le ton était lui aussi monté. Le Président Recep Tayyip Erdoga avait donné le ton il y a dix jours : « Si les terroristes ne se rendent pas et ne quittent pas Afrin dans la semaine, nous ferons s’écrouler le ciel sur leurs têtes. » Ankara dit désormais vouloir à établir une zone tampon de 30 kilomètres à sa frontière.

Ankara veut en effet éviter à tout prix la constitution d’un espace aux mains des Kurdes à sa frontière. Afrin est actuellement contrôlée par les YPG, qu’Erdogan considère comme la branche syrienne du PKK – le Parti des travailleurs du Kurdistan. Or le PKK, impliqué dans une guérilla indépendantiste en Turquie.  Le dirigeant turc voit également d’un mauvais œil l’offenssive russo-syrienne contre des milices qui lui sont inféodées.

L’offensive turque risque de tendre davantage les rapports entre Ankara et les Etats-Unis, soutiens du YPG, mais aussi avec la Syrie et Moscou. Erdogan a déclaré qu’elle tenait le président syrien Bachar al-Assad informé de son offensive. Mais Damas « nie complètement les allégations du régime turc selon lesquelles il l’a informée de cette opération militaire » et « condamne fermement cette agression « brutale » contre Afrin qui est une part intrinsèque de la terre syrienne ».

Le conflit syrien qui a fait plus de 320 000 morts depuis 2011. A la faveur de leur lutte contre Daech, lesKurdes syriens, longtemps marginalisés, ont installé en 2012 une administration autonome à Afrine. Ankara a vu rouge lorsque Washington a publiquement déclaré vouloir créer une force de sécurité frontalière kurde. L’assaut turc contre l’YPG risque par ailleurs de provoquer la révolte des Kurdes de Turquie, solidaires dans leur grande majorité des Kurdes syriens.

Quitter la version mobile